Test des Salomon Vision 


Après l’Index 01, son modèle route eco-responsable, Salomon a décidé en toute logique de commercialiser la Vision, une chaussure de trail qui se veut elle-aussi être entièrement démontable et recyclable. Concrètement, les Vision sont des chaussures au cycle de vie vertueux: une fois usées, il est possible de les démonter entièrement et de les renvoyer à la marque… qui donnera une seconde vie à ses composés! Les Salomon Vision constituent donc un modèle trail précurseur en la matière, et sans nul doute les premières d’une longue liste de chaussures Salomon eco-responsables! Mais on ne saurait réduire les Vision à cet unique aspect environnemental: les chaussures ont une vraie raison d’exister sur le plan technique et vont venir ainsi combler un angle mort au sein de la gamme trail de la marque annecienne. Pour simplifier, les Vision se présentent comme une sorte de mix entre des Genesis (le modèle hors gamme S-Lab) et des Sense Ride. Elles plairont ainsi aux athlètes à la recherche d’une chaussure offrant une empeigne haute et structurante, mais également un déroulé de la foulée assez fluide et naturel. Bref, les Vision s’apparentent en quelque sorte à des Genesis, mais taillées pour les terrains globalement peu techniques et compacts. Assez peu chères (seulement 160 euros), en dépit de leur tige en Matryx, gageons même que les Vision vont progressivement supplanter les Sense Ride!  

En Résumé

Drop: 8 mm
Poids: 300 g
Hauteur Talon: 33 mm
Fit: Standard
Tige: Matryx
Catégorie: Polyvalentes
Usages: Moyennes & Longues Distances/ Sentiers Peu
à Moyennement Techniques (Compacts)

Types de Pieds: Fins à Standards
Poids Athlètes: Intermédiaires à Lourds.
Rythmes: Intermédiaires à (très) Lents
Type(s) de Pratiques: Des Trails Intermédiaires jusqu’aux Petits Ultras en Compétitions / Les Séances en Endurance Fondamentale & orientées « Détente » à l’Entrainement.
Points Forts: 1°) La Tige assez Structurante & les Qualités de Maintien
2°) Le Déroulé de la Foulée assez Fluide & Naturel (comparé aux Genesis)
3°) Le Confort du Chausson (Nombreux Rembourrages, Pieds bien Enveloppés)
4°) Le petit Surplus de Rebond proposé par la Semelle Intermédiaire (mousse InfiniFoam)
5°) La Durabilité de la Tige (Matryx) & sa Résistance à l’Usure
5°) L’Aspect Eco-Responsable du Modèle (Entièrement Démontable & Recyclable)
Points Faibles: 1°) Les Problèmes de Durabilité de la Semelle Externe (Décollements…)
2°) L’Accroche Limitée sur Sols Gras & Accidentés
3°) Les Petits Problèmes d’Instabilité dans le Technique (Racines, Roches…)
4°) Quelques Tensions au Niveau des Releveurs (Languette Epaisse + Quicklace)

Sommaire

1°) Une Nouvelle Semelle Intermédiaire & des Profils Similaires à ceux de la Genesis 

2°) Une Chaussure qui sera plus à l’Aise dans les Contextes Peu Techniques

3°) L’Empeigne: Assez Haute & Structurante!

4°) Où se les Procurer?

Une Nouvelle Semelle Intermédiaire & des Profils Similaires à ceux de la Genesis 

Les Salomon Vision s’inspirent assez fortement des Genesis – le modèle phare de la marque – dans leur conception. La référence n’est pas explicite… mais pourtant les deux modèles disposent de nombreuses caractéristiques techniques semblables! Les Vision reprennent tout d’abord sensiblement les mêmes profils de semelle que les Genesis (le modèle hors gamme S-Lab). Les Vision possèdent en effet un stack de 33 mm au talon (contre 34 mm pour les Genesis) et de 25 mm à l’avant, ce qui se traduit par un drop de 8 mm lui aussi identique. On retrouve enfin les mêmes incurvations de semelle, qui est d’autant plus prononcée sur la partie avant. Le rocker est par contre un poil plus accentué au niveau du talon sur la Vision… ce qui – nous le verrons – aidera à favoriser une foulée un peu plus fluide. Les similarités s’arrêtent là puisque les Vision sont équipées d’une toute nouvelle semelle intermédiaire: les concepteurs de la chaussure ont en effet choisi de délaisser le traditionnel Energy Foam (qui mélange de l’EVA et de l’oléfine) et opté pour l’InfiniFoam, une toute nouvelle mousse fabriquée par la marque annecienne. Comme tous les autres composés de la Vision, elle a la particularité d’être entièrement recyclable. Du point de vue de la conception, l’InfiniFoam est une mousse fabriquée à partir de TPU injecté d’azote… une première pour la marque! L’injection à l’azote est toutefois un procédé qui est utilisé par d’autres marques sur le marché (Brooks, Asics, La Sportiva…)! 

Cependant, à l’épreuve du terrain, on ne ressent pas une énorme différence, et ce en dépit du changement de composé. Le toucher des Vision est en réalité assez typique des modèles trail Salomon, puisqu’il est globalement assez ferme. On sent que le coussin est en effet assez dense et qu’il comporte beaucoup de filtres terrains, un peu à l’image de ce que proposent les modèles Genesis. La différence tient toutefois au fait que l’InfiniFoam propose un poil plus de rebond lors de la foulée, grâce à l’injection à l’azote. On le ressent en particulier sur l’avant de la chaussure, lors de la pose de l’avant pied. Mais la différence est loin d’être flagrante… en tout cas, on est assez loin des sensations de légèreté que proposent par exemple des Brooks Catamount ou des Asics Gel Trabuco, des modèles dont le midsole est lui aussi injecté à l’azote. Autant dire que les habitués des modèles Salomon ne seront pas dépaysés… quand une grande partie d’entre eux ne sentira sans doute même pas la différence!  

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Sur le plan des pratiques, les Salomon Vision seront donc logiquement des chaussures taillées pour du long. Le drop assez élevé de 8 mm, combiné à l’importante matière contenue dans la semelle intermédiaire, font que les chaussures seront plutôt adaptées à des rythmes lents et à une pratique assez orientée “détente” de la course à pied. Je les ai par exemple assez appréciées sur des rythmes de rando-courses. Elles apparaissent en tout cas bien plus adaptées à ce type de pratiques que des Sense Ride. Mais ce sont également des chaussures qu’on pourra emmener sur des rythmes plus intermédiaires à l’occasion, même si les Vision apparaissent relativement lourdes (300 grammes)… ce qui les rend de fait moins dynamiques que des Genesis (269 g), et des Sense Ride (283 g). Je les ai par exemple trouvées un peu moins à l’aise dans les relances que ces deux autres modèles! C’est en réalité une chaussure qui exprimera le plus son potentiel sur des formats aux alentours de 80-90 km en compétitions… si ce n’est un peu au-delà. Les Vision conviendront plus globalement aux athlètes à la recherche d’un modèle leur offrant avant tout du confort et du soutien durant leurs entrainements. Sans doute qu’elles constitueront une meilleure alternative à des S-Lab Ultra (car trop instables) ou à des Sense Ride (car ne proposant pas assez de soutien) du côté des coureurs lourds!  

Une Chaussure qui sera plus à l’Aise dans les Contextes Peu Techniques  

Beaucoup moins de surprises sont à signaler au niveau de la semelle extérieure. Salomon a bien évidemment eu recours à son propre composé, le Contagrip. La configuration des crampons est en réalité assez similaire à ce qu’on retrouve sur les S/Lab Genesis: ces derniers sont d’une épaisseur de 4,5 mm et ils sont surtout de formes assez rectangulaires. Ils sont en tout cas moins agressifs que ceux qu’on retrouve sur les Genesis (le modèle hors gamme S-Lab!) ou des Thundercross. Mais la grosse singularité de la semelle des Salomon Vision tient toutefois à la présence d’une grosse zone centrale (en blanc) qui est totalement dépourvue de crampons. Elle est d’ailleurs creusée et rentre un peu à l’intérieur de la semelle intermédiaire. Elle a en réalité une double fonction: elle apporte de la fléxibilité à la partie inférieure de la chaussure, en même temps qu’elle va faciliter l’évacuation des débris (terre, cailloux…) lors de la foulée. Mais, comme nous allons le voir, sa présence va également amener quelques contraintes lors de la foulée… 

Concrètement, les Salomon Vision vont être des chaussures relativement limitées sur le plan des terrains. En tout cas, elles seront un peu moins polyvalentes dans ce domaine que ne le sont les deux modèles Genesis. Les Vision seront en réalité surtout à l’aise sur les sols compacts et durs, que ce soit les pistes battues (type gravel), ou des sentiers plus rocailleux. Le déroulé de leur foulée est par exemple assez naturel, et les transitions plutôt fluides, un peu à l’image de ce que proposent des Sense Ride. Les Vision ont notamment le mérite de ne pas “taper” au niveau du talon, ce qui constitue un des défauts majeurs des Genesis. Bref, on comprend tout l’apport du profil de semelle incurvé au talon, ou encore de la grosse zone creusée en blanc! Ces qualités rendent ainsi les chaussures assez à l’aise dans le roulant et sur les terrains peu techniques, contextes où les Vision révèleront le plus leur potentiel. Mais on pourra également emmener les Vision dans des contextes moyennement techniques, si ce n’est en montagne… à condition que les sentiers n’en soient pas trop accidentés. Les chaussures font certes preuve d’une assez belle agilité, et offrent une pose du pied assez précise entre obstacles. Cependant, les Vision pâtissent de certains défauts sur le plan de la stabilité: la présence du creux sous la semelle externe induit par exemple pas mal de déséquilibres lorsqu’on pose le pied sur des cailloux ou des racines. L’absence de la technologie Active Chassis – ces deux bandes rectangulaires présentes sur les Genesis – se fait également ressentir. Bref, il faudra éviter d’emmener les Vision dans des terrains assez techniques et alpins! 

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Mais les chaussures souffrent également de quelques défauts sur le plan de l’accroche. Sur ce plan, les Vision s’en sortent mieux que des Sense Ride… mais moins bien que les deux modèles Genesis. La présence du gros creux central, et l’absence de crampons à cet endroit, induit le fait que la chaussure manque d’un peu de grip lorsqu’on pose le pied sur des racines ou des roches: le pied a en effet tendance à se dérober assez facilement… Mais les défauts en termes d’accroche des Vision se font tout aussi ressentir sur les sols meubles et décomposés. En réalité, c’est surtout lorsque les sentiers deviennent humides et gras que les chaussures montrent le plus facilement leurs limites, lorsqu’on évolue par exemple en sous-bois ou en bordures de champs. On ressent assez rapidement un manque de traction dans les montées… mais c’est sans doute dans les descentes que l’absence de crampons dans la zone centrale devient la plus problématique. Les Vision nous offrent alors une assez faible emprise au sol… Autant dire que les Salomon Vision seront assez peu adaptées aux conditions humides et hivernales! Dernier défaut, et non des moindres: la semelle externe des Vision nous a donné quelques signes de faiblesse sur le plan de la durabilité. Elle s’est en effet décollée à certains endroits (au talon, sur le devant…) au bout de 120 km. Bref, on regrettera qu’écoresponsabilité ne rime pas forcément ici avec durabilité! 

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L’Empeigne: Assez Haute & Structurante!

La partie supérieure des Salomon Vision nous a par contre donné beaucoup plus de satisfaction. La marque annecienne a en effet choisi d’équiper sa chaussure d’un composé en Matryx. La Vision devient ainsi le second modèle hors gamme S-Lab de Salomon – avec la Genesis – à être équipé de la technologie développée par l’entreprise Chamatex! Le composé en Matryx est par ailleurs complété par de nombreux inserts en mousse qui vont donner à la tige un aspect assez rembourré. Comme sur les Genesis, on notera par ailleurs que la tige est assez montante à l’arrière: elle vient ainsi couvrir les malléoles sur les côtés, mais également le tendon d’achille à l’arrière. Les revers sont par ailleurs assez épais et protecteurs. Bref, les Vision conviendront donc aux athlètes à la recherche d’une chaussure qui structure assez fortement leurs pieds, et en particulier qui viennent bien “prendre” le bas de leur cheville durant la foulée. En cela, les Vision se différencient par exemple assez nettement des Sense Ride, à la tige plus basse et minimaliste… La languette est enfin assez similaire à celle des Genesis: elle est assez rembourrée et vient bien envelopper le dessus du pied. On regrettera seulement que quelques tensions viennent se créer au niveau des releveurs lorsqu’on évolue dans des sections assez techniques et que la chaussure est soumise à de nombreux mouvements… Le système de laçage Quicklace ne vient clairement pas arranger la chose! 

Le chaussant des Vision est quant à lui globalement similaire à celui des Genesis – le modèle hors gamme S-Lab. L’avant est ainsi plutôt resserré et laissera assez peu de place et de liberté d’action aux orteils et à l’avant du pied. Il y aura notamment assez peu d’espace au niveau du coup de pied et de l’avant des métatarses. Bref, en cela, les Vision s’inscrivent dans la longue tradition des chaussures Salomon, et conviendront ainsi préférentiellement aux pieds fins et standards! On notera tout de même que le chaussant est un peu plus ouvert à l’arrière – un peu à l’image de celui des Genesis. Il n’y a par exemple pas d’inserts en mousse sous la languette, qui vont venir comprimer le dessus du pied, comme sur le modèle S-Lab. De nombreux renforts ont par contre été placés à l’intérieur du chausson et rendent les Vision particulièrement confortables: le talon et le medio pied sont ainsi vraiment bien enveloppés par les tissus.  La présence de ces nombreux inserts est d’ailleurs sans doute ce qui explique le poids un peu plus élevé du modèle… Les tissus sont en outre assez aérés et respirants: le composé en Matryx parvient par exemple à bien évacuer l’humidité lors de l’effort. Enfin, la tige se révèle être particulièrement durable, beaucoup plus que la semelle externe! Sans surprise, le composé en Matryx résiste hyper bien à l’usure et aux déchirures. Et il n’y a aucune trace qui apparait au niveau des plis au fil du temps… Bref, on sent clairement la qualité à ce niveau et on ne peut que se réjouir qu’une chaussure commercialisée à seulement 160 euros propose une empeigne aussi qualitative! 

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Drop: 8 mm
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Prix: 160 euros