Test des Salomon S-Lab Ultra 


Salomon a enfin sorti en cette fin d’été 2023 la S-Lab Ultra, un modèle qui était annoncé depuis quelques années et qui suscitait donc une certaine attente de la part des habitués de la marque! Il faut dire que la chaussure était déjà auréolée d’un beau petit palmarès avant même sa sortie officielle puisque François D’Haene les a portées lors de ses victoires sur l’UTMB et la Hardrock en 2021 (Le prototype était alors de couleur rouge et comportait une grosse guêtre assez singulière)!. Pas (encore?) de S-Lab Ultra 4 donc, la S-Lab Ultra by FDH se présente en fait comme une alternative à la Ultra 3 et à la Genesis au sein de la gamme S-Lab: composée d’une double mousse et d’une plaque de fibres de verres, elle se définit comme un modèle avant tout taillé pour les gros ultras et les formats 100 miles. Fruit de nombreuses années de travail entre François D’Haene et les équipes de Salomon, la nouvelle S-Lab Ultra est en réalité une chaussure assez ambitieuse, mais au final un poil ambivalente: elle s’affirme indéniablement comme l’une des chaussures les plus confortables du marché, mais elle comporte en même temps des défauts qui en limiteront l’usage sur les terrains accidentés… A voir donc si la chaussure, qui devient la plus chère de la marque (240 euros) et qu’on a étonnement peu vu aux pieds athlètes de la marque durant l’UTMB 2023, va savoir trouver sa place à côté des très appréciées Genesis?  

En Résumé

Drop: 8 mm
Poids: 280 g
Hauteur Talon: 37 mm
Fit: Standard
Tige: Matryx (Micro)
Plaque: Fibres de Verre
Catégorie: Ultras
Usages: Sentiers Peu à Moyennement Techniques (Compacts & Meubles)
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Pour Qui? Pour Quoi?:  Les Athlètes de Poids Légers à Intermédiaires, aux Pieds Fins à Standards/ Chaussure orientée « Performance » (Les gros Ultras, les Formats 100 Miles, les Rando-Courses à l’entrainement & l’Itinérance…).
Points Forts: 1°) Le Gros Amorti & le Confort sous le Pied.
2°) L’Excellent Déroulé de la Foulée (& l’Economie du Travail de la Cheville)
3°) Le Compromis entre Maintien & Liberté d’Action du Pied (La Tige est assez Structurée, mais sans les nombreux Inserts en Mousse)
4°) Le Confort du Chausson (Pied bien Enveloppé, pas de Frictions/Tensions, Respirabilité…)
5°) La Durabilité de la Tige.
6°) La Qualité de l’Arrière de la Tige (Structurée, mais Malléable).
Points Faibles: 1°) La Perte de Stabilité dans le Technique/les Cailloux.
2°) Le Manque d’Accroche sur Terrains Gras/Boueux.
3°) Un Modèle qui a un peu de Mal à s’Adapter aux Contraintes du Terrain (Rigidité, Stack Haut…).

Un Gros Amorti & un Excellent Déroulé de la Foulée!  

Disons-le d’emblée, les S-Lab Ultra constituent une petite révolution au sein de la gamme S-Lab, notamment au regard de leur design et de la composition de leur midsole. Leurs profils sont en fait particulièrement hauts: avec une épaisseur de semelle de 37 mm au niveau du talon, les S-Lab Ultra constituent tout simplement le modèle avec le stack le plus élevé au sein de la gamme S-Lab, bien loin devant les Genesis et leurs 30 mm. Elles se situent même devant des Ultra Glide 2 (32 mm), pourtant réputées déjà assez maximalistes! L’autre grosse particularité du modèle tient à la composition de sa semelle intermédiaire: cette dernière est composée d’une plaque en fibres de verres, assez fine et dessinée en forme de H, qui est intercalée entre deux couches de mousse Energy Foam, un composé qu’on retrouve par exemple sur les Ultra Glide 2 ou sur les Glide Max TR. Il s’agit tout simplement de la première S-Lab à incorporer une plaque! Pour parfaire le tout, les concepteurs de la chaussure ont choisi d’opter pour un double rocker, particulièrement marqué à l’avant, qui rappelle un peu celui des Ultra Glide. Autrement dit, les S-Lab Ultra sont des chaussures au midsole particulièrement épais, technique et travaillé, et qui ont donc vocation à apporter beaucoup de soutien aux athlètes durant l’effort! 

Et cela se vérifie assez rapidement lorsqu’on chausse les S-Lab Ultra: les chaussures proposent tout simplement un amorti très généreux, le plus gros au sein de la gamme S-Lab: il est en effet supérieur à celui des Genesis, et encore plus à celui des S-Lab Ultra 3. Mais la plus grosse réussite de la chaussure est assurément d’offrir un excellent déroulé du pied durant la foulée: la combinaison des deux couches de mousse et du rocker offre de très bonnes transitions durant la foulée, de l’avant du pied jusqu’au talon, en même qu’elle économise largement le travail du pied et de la cheville. La plaque doit également pas mal apporter à ce niveau: particulièrement fine et dessinée en forme de fourche, elle se révèle beaucoup plus souple que des plaques en carbone ou en TPU, ce qui fait qu’elle contribue elle aussi à accompagner le mouvement du pied durant l’effort. Elle apporte en même temps de la fermeté dans le toucher, assez typique des modèles de la gamme S-Lab. En fait, la S-Lab Ultra, c’est un peu la synthèse d’une S-Lab Ultra 3 (le toucher assez compact) et d’une Ultra Glide (le profil haut et le gros amorti), le tout complété – comme nous le verrons – par une tige assez structurée qui rappelle un peu celle de la Genesis

« La combinaison des deux couches de mousse et du rocker offre de très bonnes transitions durant la foulée, de l’avant du pied jusqu’au talon, en même qu’elle économise largement le travail du pied et de la cheville »

La S-Lab Ultra by FDH a en réalité surtout été pensée pour les gros ultras et les formats 100 miles, et ainsi pour constituer un excellent complément à la Ultra 3 (qui est elle plutôt taillée pour les formats intermédiaires jusqu’aux 100 km). J’ai trouvé que c’était un modèle qui procurait énormément de confort sous la voûte plantaire, et surtout qui permettait de courir et de dérouler une foulée assez naturelle, et ce même après plusieurs heures d’effort: le travail de la cheville est vraiment facilité et l’apparition de la fatigue (musculaire, articulaire…) ainsi retardée. On sent vraiment la différence vis-à vis de la Ultra 3 et de la Genesis lors des rando-courses… En fait c’est une chaussure qui exprime tout son potentiel et qui marquera sa différence vis-à-vis des autres modèles après une dizaine d’heures de courses: là où les autres modèles sollicitent des articulations déjà fatiguées, la S-Lab Ultra continue d’accompagner assez efficacement la foulée en facilitant grandement le travail de la cheville. Bref, elle constitue une option très sérieuse pour les (très) gros ultras, au-dessus de la barre des 100 km et notamment pour les formats 100 miles, mais c’est un modèle qui conviendra également aux athlètes à la recherche de beaucoup d’amorti et de confort sous le pied sur des formats un peu plus courts! 

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Une Empeigne particulièrement Technique & offrant de Bons Compromis! 

L’autre réussite de la Salomon S-Lab Ultra tient assurément à sa partie supérieure. Son empeigne est particulièrement technique et bien travaillée, ce qui lui permet d’offrir énormément de confort à la partie supérieure du pied. Il s’agit même assurément de l’une des empeignes les plus réussie du marché puisqu’elle propose, selon moi, un des meilleurs compromis entre maintien et liberté d’actions du pied. L’empeigne du modèle est en fait décomposée en deux parties: à l’avant, on retrouve un composé en Matryx. Il s’agit plus précisément de sa version Micro (qu’on retrouve également sur les Genesis ou les Hoka Tecton X 2), qui est un peu moins épaisse et rigide que la version Evo! Il y a surtout peu de matière et de mousse à l’intérieur du chausson, ce qui fait que la tige n’est pas si rigide et structurée que cela, notamment en comparaison de celle de la Genesis. Elle vient bien maintenir l’avant du pied durant l’effort, mais sans le contraindre et à en venir à créer de tensions. En optant pour ce composé, les concepteurs de la chaussure ont en fait ici surtout privilégié la durabilité de cette partie de la tige. De nombreux fils en kevlar ont d’ailleurs été disposés à l’avant afin de rendre la tige d’autant plus résistante à l’usure, notamment au niveau des plis. J’ai surtout trouvé cette partie de la tige particulièrement respirante, plus que celle des Genesis et des Ultra 3

« Il s’agit assurément de l’une des empeignes les plus réussie du marché puisqu’elle propose, selon moi, un des meilleurs compromis entre maintien et liberté d’actions du pied! »

A l’arrière, l’empeigne se révèle être tout aussi fine: Il n’y a pas de nombreux rembourrages en mousse comme sur la Genesis, la marque a ici opté pour un matériau assez fin, mais rigide, qui ressemble un peu à du néoprène. Il donne un peu de structure à cette partie de l’empeigne tout en la rendant étonnement malléable. Et, là aussi, le résultat est franchement plus que réussi: la partie arrière du pied est plutôt bien maintenue (à condition de bien serrer les lacets…), mais sans être contrainte. Il s’agit surtout d’une tige qui laisse pas mal de libertés d’action à la cheville. Je ne suis pas sûr par contre que cela convienne aux coureurs lourds et/ou aux athlètes à la recherche d’un gros maintien au niveau du bas de la cheville… L’intérieur de la chaussure est par ailleurs des plus confortable : les tissus sont vraiment agréables au toucher et ne créent aucune tension avec le pied ou la cheville. C’est particulièrement le cas au niveau du becquet où les tissus viennent bien entourer le tendon d’achille, mais sans créer de frottements. La languette a également été particulièrement bien travaillée: elles est, comme le reste de la tige, particulièrement fine, mais assez rigide. J’ai apprécié le fait qu’elle ne comporte pas d’inserts en mousse, ce qui évite de créer des tensions au niveau des releveurs, comme sur la Genesis ou encore sur la Ultra 3. Elle vient surtout assez bien envelopper le dessus du pied durant l’effort. J’ai par contre regretté l’absence de collier anti-débris, qu’on retrouve pourtant sur tous les autres modèles S-Lab de la marque, ce qui fait que le col de la chaussure laisse tout de même entrer quelques débris et poussières durant l’effort. Sa présence aurait sans doute également permis d’apporter un peu plus de maintien au niveau du bas de la cheville! L’autre défaut de la tige provient, sans trop de surprises de la boîte à orteils, que j’ai trouvé un poil fine, notamment en hauteur. Rien d’étonnant de la part d’un modèle S-Lab me direz-vous, mais sans doute qu’un modèle véritablement dévolu aux 100 miles comme la S-Lab Ultra aurait mérité une toe box un poil plus large! Quoi qu’il en soit, le modèle sera – sans trop de surprises – plutôt à déconseiller aux pieds forts…

Un Modèle globalement Taillé pour le Pas Trop Technique! 

Si la Salomon S-Lab Ultra brille par ses qualités d’amorti et de confort, elle révèlera par contre un peu plus ses limites sur le plan de la polyvalence des terrains. Pour le dire assez simplement, elles constitueront un modèle avant tout taillé pour évoluer dans des contextes peu à moyennement techniques… et elles montreront de fait assez rapidement leurs limites sur des sentiers techniques et accidentés, et ce pour plusieurs raisons. 

Son principal défaut tient essentiellement à son manque de stabilité. Il se révèlera surtout lorsqu’on l’emmènera dans les sections rocailleuses et/ ou plus généralement dans les sentiers comportant de nombreuses aspérités (cailloux, racines…). Rien d’étonnant de la part d’une chaussure au profil aussi haut. Mais j’ai globalement trouvé la chaussure assez peu à l’aise dans ce genre de contextes assez techniques: la cheville peu en effet assez facilement tourner, mais surtout la chaussure s’avère particulièrement rigide, ce qui fait qu’elle a du mal à s’adapter aux irrégularités du terrain. C’est d’ailleurs un point qui pourra sans nul doute déstabiliser les habitués de la Genesis ou de la Ultra 3, des modèles au demeurant particulièrement flexibles et donc plus à l’aise dans les singles et au milieu des cailloux. Mais il faut tout de même avouer que la S-Lab Ultra s’en sort beaucoup mieux que des modèles au stack similaire sur le plan de la stabilité, que ce soit les Ultra Glide, les Asics Trabuco Max 2 ou encore les Brooks Caldera 6, qui tournent assez vite en présence du moindre caillou. La présence de la plaque, fine et constituée de fibres de verres, doit pas mal jouer sur ce plan en venant apporter un peu d’équilibre à la foulée. De fait, c’est un modèle qu’on pourra tout de même emmener assez sereinement dans des singles un peu techniques en montagne, tant que ces derniers ne comportent pas trop d’obstacles! Mais les S-Lab Ultra n’en demeurent pas moins une chaussure que je déconseillerais aux athlètes qui ont la cheville fragile et/ou qui tourne assez facilement… 

« Il s’agit d’une chaussure faite pour courir de nombreuses heures… et donc qui sera plus à l’aise dans le roulant que dans le dénivelé! »

L’autre (petite) limite des S-Lab Ultra tient à leurs qualités d’accroche. Le modèle est équipé d’une configuration assez classique au niveau de la semelle externe: on retrouve bien évidemment un composé Contagrip et des crampons assez peu agressifs de 3,8 mm d’épaisseur. Leur dessin ressemble en fait assez fortement à ceux des S-Lab Ultra 3. Ils sont d’ailleurs également absents de la partie centrale de la semelle. Les S-Lab Ultra by FDH proposent donc en toute logique sensiblement les mêmes qualités d’accroche: elles s’en sortent aussi bien sur les sols compacts que sur les surfaces un peu plus meubles en sous-bois… tant que les conditions ne deviennent pas trop humides et le terrain trop décomposé! Car sans surprise, les chaussures montrent plus facilement leurs limites sur des terrains gras et boueux, ou encore dans les dévers aux sols instables en montagne. En fait, elles ne font ni mieux, ni moins bien que les Genesis ou les Ultra 3 sur ce plan… et, de fait, elles s’avèreront assez inadaptées aux conditions humides et hivernales! On ne désespère toutefois que la marque annecienne sorte un jour un modèle pour le long véritablement cramponné et adapté aux sols gras! 

En réalité, les S-lab Ultra sont des chaussures plutôt destinées aux terrains assez peu techniques, voir qui expriment le plus leur potentiel sur les terrains assez roulants, que ce soit en plaine ou à la montagne. Il s’agit en fait d’une chaussure faite pour courir de nombreuses heures et donc qui sera plus à l’aise dans le roulant que dans le dénivelé. On a par exemple un peu de mal à les emmener dans les grosses montées, à cause de leur profil haut et de l’incurvation de leur semelle, mais elle se révèlent également peu à l’aise dans les descentes engagées et pentues à cause de leur rigidité. C’est donc une chaussure que je conseillerais pour des ultras qui comportent relativement peu de dénivelé et/ou caractérisés par des sentiers globalement assez peu techniques. Pour les ultras techniques, la Genesis sera de toute façon largement plus à l’aise et adaptée, même pour du très très long! Bref, c’est une chaussure qui constituera avant tout une alternative (beaucoup) plus structurée, plus confortable et plus stable à des Ultra Glide… à condition bien évidemment de consentir à y mettre le prix!  

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Hommes & Femmes

Drop: 8 mm
Poids: 280 g
Hauteur Talon: 37 mm
Fit: Standard
Tige: Matryx (Micro)
Plaque: Fibres de Verre
Catégorie: Ultras
Usages: Sentiers Peu à Moyennement Techniques (Compacts & Meubles)

Prix: 240 euros




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