Test des Brooks Caldera 6
Brooks est surtout connue pour la Cascadia et la Catamount, des modèles globalement polyvalents. La Caldera est pourtant son deuxième modèle trail le plus ancien : lancée en 2017, la première version de la chaussure était déjà clairement taillée pour les formats longs assez peu techniques. Avec cette 6ème version, la marque américaine a choisi d’apporter quelques changements par rapport à la version 5 – changement de drop, de stack, de semelle intermédiaire… – sans renier l’ADN de la chaussure. La Caldera 6 apparaît surtout comme un modèle résolument radical qui va détonner à la fois par son (hyper) maximalisme, son amorti XXL et son gabarit hors-norme. Bref, une chaussure de grande qualité, très confortable et sans trop de points faibles, mais à l’américaine… donc pas sûr qu’elle plaise à tout le monde !
En Résumé
Drop: 6 mm Poids: 311/278 g Hauteur Talon: 35 mm Fit: Large Catégorie: Ultras & Longues Distances Usages: Sentiers Lisses à Moyennement Techniques (Compacts) Pour Qui? Pour Quoi?: Tous Types de Coureurs, Pieds Standards à Larges / Compétitions sur des Parcours (Plaine, Montagne…) assez Roulants. Points Forts: Gros Amorti, Confort & Protection Points Faibles: Accroche un peu Limitée, Stack trop Imposant? |
Hyper Maximalisme & Amorti XXL : un Combo Radical !
La Brooks Caldera 6 est une chaussure qui détonne par son look et son gabarit hors du commun. Les premières images du modèle dévoilées à l’occasion du Running Event, qui s’est déroulé à Austin (Texas) en novembre 2021, avaient en effet étonné le petit milieu des spécialistes des chaussures de trail, en raison notamment de sa grosse hauteur de semelle et son impressionnante plaque de protection. Et ces impressions se confirment lorsqu’on reçoit les chaussures : leur gabarit est clairement très imposant, en hauteur comme en largeur, de quoi faire pâlir certaines Hoka ou encore les New Balance Fresh Foam More Trail V2.
Les chaussures étonnent encore un peu plus lorsqu’on les chausse, surtout en raison de leur stack très impressionnant : avec une hauteur de semelle de 35 mm au niveau du talon – réhaussée de 2 mm par rapport à la 5 et dorénavant l’une des plus hautes du marché – on est clairement très haut perché. L’épaisseur de semelle offre en réalité de nombreuses garanties sur le plan du confort, notamment du point de vue de l’amorti. Pour le dire clairement, l’absorption des chocs et le rebond sont clairement hors du commun : les concepteurs de la chaussure l’ont en effet équipé de la technologie DNA LOFT v3, une nouvelle semelle intermédiaire infusée… à l’azote ! Et le résultat est assurément inédit : la semelle est étonnamment moelleuse et légère procurant un amorti XXL que je n’avais jusque-là ressenti avec aucun autre modèle. Il est en outre équitablement réparti sur toute la surface de la chaussure, qu’on attaque médio-pied ou sur le talon. Mais, même en attaquant sur l’avant-pied – notamment dans les montées -, la semelle intermédiaire répond présente et offre du rebond…un vrai confort ! Le léger rocker dessiné à l’avant garantit par ailleurs un très bon déroulé de la foulée tout en offrant un peu de dynamisme. L’autre tour de force des Caldera 6 est de demeurer relativement légères (310 g) en dépit de leur gabarit, sans doute l’effet de l’azote injecté dans la semelle intermédiaire ? J’ai également apprécié le changement de drop par rapport à la version 5 – de 4 à 6 mm – qui permet de bien soutenir la foulée au fil des kilomètres. Au final, c’est un modèle qui me semble correspondre à un spectre assez large de distances : si les Caldera 6 exprimeront tout leur potentiel sur les ultras, notamment sur les formats 100 miles, en raison de leurs qualités d’amorti, je n’hésiterai pas à les utiliser sur des formats plus courts – aux alentours de 80-90 km grâce à leur relatif dynamisme !
« Les concepteurs de la chaussure l’ont équipé de la technologie DNA LOFT v3, une nouvelle semelle intermédiaire infusée… à l’azote ! Et le résultat est assurément inédit : la semelle est étonnamment moelleuse et légère procurant un amorti XXL que je n’avais jusque-là ressenti avec aucun autre modèle! »
Mais, au final, le résultat peut se révéler un poil ambivalent : si la Caldera offre un gros confort et de la sécurité, notamment en raison de leur excellente absorption des aspérités du terrain, son stack hyper imposant a aussi ses revers : le premier d’entre eux est qu’on perd, me semble t-il, clairement en travail de proprioception. J’ai trouvé que le travail du pied et de la cheville était en effet pas mal bouleversé par la grosse épaisseur de semelle. La foulée est bien loin d’être naturelle, tout au contraire. On a même tendance à taper un peu dans les obstacles durant les premiers temps et on a un peu de mal à trouver ses marques. Pour ces raisons, je dirais que c’est une chaussure qui nécessite un peu de temps d’adaptation et globalement à éviter pour les athlètes qui aiment ressentir un tant soit peu les aspérités du terrain… et/ou ceux que les amortis assez mous ont tendance à rebuter. Le modèle correspondra sans doute beaucoup plus aux coureurs lourds et/ ou qui souffrent de pathologies articulaires/tendineuses.
Maintien et Protection: pour Parfaire le Confort !
Outre ses qualités d’amorti, j’ai également apprécié le chaussant des Caldera 6. Il est plutôt large, mais un peu moins que ce que pourrait laisser imaginer leur gabarit, tout en étant suffisamment resserré au niveau du médio pied pour éviter les mouvements du pied. C’est, me semble t-il, un modèle qui correspondra surtout aux pieds standards à larges… peut-être un peu moins aux pieds fins ? Ses concepteurs ont par ailleurs eu la bonne idée d’ajouter des inserts en mousse à l’intérieur des revers pour assurer le maintien de la cheville durant la foulée. La toe box et la coque talon sont quant à elles un peu plus évasées et offrent suffisamment de confort aux pieds au fil des kilomètres. Mais l’empeigne, assez épaisse mais flexible, permet de particulièrement bien entourer et maintenir le pied durant la foulée. Le mesh se révèle enfin particulièrement respirant en dépit de son épaisseur, ce qui est particulièrement appréciable par ces temps de forte chaleur. En somme, ce sont de vrais chaussons !
L’autre point fort des Caldera a trait ses qualités de protection. C’est un peu contre intuitif pour une chaussure qui, nous le verrons ensuite, est globalement dessinée pour les terrains peu à moyennement techniques, mais cela a le mérite d’apporter d’autant plus de sécurité et de confort aux athlètes. La grosse plaque de protection (en gris), qui orne la semelle intermédiaire, permet tout d’abord de particulièrement bien protéger le bas du pied des chocs et des obstacles. Les nombreuses bandes thermo-soudées présentes sur la tige permettent quant à elles de bien protéger le haut du pied, l’épaisseur du mesh faisant le reste. Le pare pierres en TPU est quant à lui particulièrement large et épais, sans être d’ailleurs trop lourd. J’ai enfin apprécié la languette, assez rembourrée, qui elle aussi joue son rôle de protection sur le dessus du pied. A noter enfin que deux attaches, l’une sur le talon l’autre à l’avant des lacets, ont été dessinées pour attacher des guêtres ! Bref, la Caldera a très peu de points faibles sur ce plan, ce qui a surtout de quoi nous rassurer sur sa résistance et sa durabilité, notamment en comparaison de certains modèles concurrents (Hoka Speedgoat 5 et Tecton X, Salomon Ultra Glide…).
Un Modèle pour les Terrains Peu à Moyennement Techniques
Si la Caldera 6 dispose de nombreux éléments de protection, elle n’en reste pas moins une chaussure qui doit restée cantonnée aux parcours peu à moyennement techniques, pour des raisons qui tiennent à la fois à leur accroche, à leur gabarit ou encore à leur stack important.
« Sur sols meubles, la Caldera 6 s’en sort lorsque les conditions sont sèches, surtout grâce à son gros gabarit qui offre une grande emprise au sol, beaucoup moins lorsque les conditions deviennent plus humides et sur les terrains gras… »
J’ai tout d’abord trouvé que l’accroche des chaussures était globalement limitée aux terrains compacts. La 6ème version des Caldera est pourtant équipée d’une nouvelle semelle extérieure TrailTrack, composée cette fois-ci de crampons un peu plus épais (4 mm) et à l’orientation inversée entre l’avant et l’arrière. Toute la partie centrale est par contre dépourvue de crampons ce qui limite un peu l’adhérence de la chaussure sur les sols plus meubles : pour être plus précis, la Caldera s’en sort lorsque les conditions sont sèches, surtout grâce à son gros gabarit qui offre une grande emprise au sol, beaucoup moins lorsque les conditions deviennent plus humides et sur les terrains gras…
Il s’agit par ailleurs d’une chaussure difficilement utilisable sur les terrains très techniques, notamment en montagne, en raison de son gros gabarit. La Caldera a clairement du mal à se faufiler entre les obstacles, notamment entre les roches, et perd alors clairement en stabilité. Elle devient particulièrement contre-productive sur les sentiers rocailleux en haute montagne et globalement sur les terrains comportant beaucoup d’aspérités (racines, roches…) … à moins d’avoir une sacrée technique ! Au final, c’est une chaussure qui, me semble t-il, livrera pleinement son potentiel sur les parcours assez roulants, où on court une bonne partie du temps, en raison notamment de ses qualités d’amorti et de son gros stack. Bref, un modèle plutôt destiné aux formats longs en plaine… ou alors à des parcours assez peu techniques et comportant assez peu de dénivelé en montagne!
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Hommes Drop: 6 mm Poids: 311 g Hauteur Talon: 35 mm Fit: Large Catégorie: Ultras & Longues Distances Usages: Sentiers Lisses à Moyennement Techniques (Compacts) Prix: 150 euros | Femmes Drop: 6 mm Poids: 278 g Hauteur Talon: 35 mm Fit: Large Catégorie: Ultras & Longues Distances Usages: Sentiers Lisses à Moyennement Techniques (Compacts) Prix: 150 euros |
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