Test des Rossignol Vezor
En 2025, Rossignol a choisi de se réinvestir dans le monde du trail. La marque spécialisée dans la fabrication de matériel de sports d’hiver avait fait un premier passage éclair dans la discipline, lorsque Benoit Laval (actuel directeur de Raidlight) avait pris les reines du groupe à la fin des années 2010. Mais, aujourd’hui, le projet est plus affirmé et va assurément se construire sur du long terme. Rossignol a non seulement décidé de créer une team d’athlètes (au sein de laquelle on retrouve Maxime Grenot, Laure Paradan…) mais aussi de commercialiser une toute nouvelle gamme de produits trail. La Vezor constitue clairement la tête de gondole de la collection: Commercialisée à 180 euros, la Vezor vient se positionner dans le segment – relativement peu concurrentiel – des modèles taillés pour la performance sur du court en montagne. Et elle possède clairement de nombreuses qualités pour y faire sa place: les composés utilisés sont assez haut de gamme (semelle Michelin, mousse injectée à l’azote…) et le compromis entre dynamisme et confort est aussi rare que bon. Autant dire que pour une première, la proposition est encourageante… même si les défauts de la Vezor sur le plan de la stabilité ou de l’accroche risquent de freiner plus d’un athlète!
En Résumé
Drop: 6 mm Poids: 282/231 g Hauteur Talon: 30/28 mm Fit: Standard Catégorie: Montagne/Terrains Accidentés Usages: Courtes et Moyennes Distances/ Terrains Rocailleux & Meubles. Types de Pieds: Fins & Standards Poids Athlètes: Légers à Intermédiaires Rythmes: Rapides à Intermédiaires Type(s) de Pratiques: Les Sorties Rapides & « Tempos » à l’Entrainement/ Des Trails Courts à Intermédiaires (jusquà 50-60 km) en Compétitions/ Le Vallonné, les Sous-Bois, jusqu’à la Montagne Moyennement Technique. |
Points Forts: | 1°) Le Bon Compromis entre le Gros Dynamisme & le Minimum de Soutien 2°) La Toucher Moelleux & le Confort du Coussin (pour un Modèle du Genre) 3°) Les Qualités de Maintien de l’Empeigne 4°) L’Agilité de la Chaussure & la Pose du Pied Précise (dans le Technique) 5°) La Protection assez Homogène des Pieds (Parois Latérales, Voûte Plantaire…) 6°) La petite Semelle Amovible (pour Ajouter/Retirer de l’Amorti) 7°) La Qualité du Grip sur Roches Lisses & Humides |
Points Faibles: | 1°) L’Instabilité/ Chaussure qui « Tourne » assez Facilement 2°) Le Manque d’Accroche sur Sols Gras & Boueux 3°) Petit Déséquilibre (à Droite ou à Gauche) au niveau du Talon 4°) Des Frottements au Niveau des Métatarses dans les (grosses) Descentes |
Sommaire
1° Un Bon Compromis entre Dynamisme & Confort sous le Pied!
2° Une Chaussure Typée Montagne… mais pas Adaptée au Très Technique!
3° L’Empeigne: Maintien, Protection & Fit Précis!
4° Où se les Procurer?
Un Bon Compromis entre Dynamisme & Confort sous le Pied!
La Rossignol Vezor dispose de profils de semelle assez intermédiaires à l’échelle du marché: son stack s’établit en effet à 30 mm au niveau du talon, et à 24 mm au niveau de l’avant pied, la soustraction entre les deux valeurs correspondant à un drop de 6 mm. A noter que les profils sont un peu inférieurs sur la version féminine du modèle, puisqu’ils sont de 28 mm et 22 mm! Ses concepteurs ont par ailleurs choisi d’équiper la Vezor d’une semelle intermédiaire assez singulière: cette dernière est en effet constituée de trois composés différents. La chaussure est plus précisément équipée d’une mousse à double densité: sur la partie supérieure (directement sous la voûte plantaire), on retrouve le N+Foam, une mousse injectée à l’azote, qui a pour vocation d’apporter du rebond et de la propulsion à la foulée. Au travers de l’injection à l’azote, Rossignol reprend ainsi un procédé utilisé par d’autres marques sur le marché, comme Brooks ou Asics! Sur la partie inférieure du midsole figure par contre une mousse en EVA plus classique, qui va jouer le rôle d’amortissant de la foulée. Intercalé entre les deux couches de mousse, prend enfin place le Diapazon +. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une plaque en plastique, qui a la singularité d’être un peu ondulée. Cette plaque va à la fois apporter du filtre « terrains » à la foulée, mais également de la protection à la voûte plantaire. Par ailleurs, on voit que la Vezor dispose de profils de semelle assez incurvés… ce qui est assez atypique du côté d’une chaussure typée “montagne”. Le rocker est par exemple assez marqué au niveau de la partie avant! Dernière spécificité importante, la marque a imaginé une semelle amovible, située directement sous la semelle de propreté: il est possible de l’ajouter ou de l’enlever à sa guise, afin d’augmenter ou de retirer de l’amorti!
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Sur le terrain, les Rossignol Vezor apparaissent tout de même comme des chaussures résolument dynamiques. Ce sont des chaussures qui projettent en effet facilement les pieds vers l’avant et qui facilitent une attaque de foulée assez agressive. Elles sont même préférentiellement adaptées à une attaque de foulée sur l’avant ou au niveau du médio-pied! Rien de plus étonnant étant donné la présence de la plaque, mais également leur profil de semelle assez incurvé… En réalité, j’ai trouvé que les sensations se rapprochaient de celles offertes par des modèles The North Face (Vectiv Pro 2, Infinite 2…), ou encore par une New Balance Summit Unknow V4… mais avec un peu plus de confort et de rebond sous le pied! Car on sent assez nettement le rôle de la mousse infusée à l’azote, qui apporte à la fois pas mal de légèreté et de confort sous la voûte plantaire: le coussin est en effet étonnamment moelleux, ce qui est plutôt rare de la part d’un modèle aussi dynamique! On sent par exemple pas mal de douceur au niveau de l’avant du pied. Le compromis entre dynamisme et confort est donc aussi rare que bon: c’est sans nul doute ce qui constituera la marque de fabrique de la Vezor!
« La marque a imaginé une semelle amovible, située directement sous la semelle de propreté: il est possible de l’ajouter ou de l’enlever à sa guise, afin d’augmenter ou de retirer de l’amorti! »
En conséquence, les Rossignol Vezor seront des chaussures aussi bien adaptées à des rythmes de course rapides qu’intermédiaires. J’ai franchement apprécié les utiliser lors des séances intenses (fartlecks, séances de côtes…) à l’entrainement: elles se révèlent être à la fois très réactives, mais sans non plus être trop exigeantes. Je pense qu’elles constitueront par exemple une bonne option pour les gabarits intermédiaires qui seront rebutés par des chaussures beaucoup plus légères et minimalistes (Salomon Pulsar 3, Asics Fujispeed 2…). Par ailleurs, la présence de la mousse infusée à l’azote, ainsi que de la semelle amovible, évite assez bien la survenue de douleurs ou de tensions sous la voûte plantaire… et ce même lorsqu’on utilise les chaussures plusieurs jours d’affilée. Quant aux gabarits plus légers, ils pourront sans aucun problème retirer la petite semelle de propreté, pour gagner en légèreté et en sensations du terrain. Les Vezor seront par contre beaucoup moins adaptées à des rythmes de course lents et à une pratique globalement orientée “détente” de la course à pied. Il est en effet assez difficile d’attaquer au niveau du talon, et encore plus de les utiliser sur des rythmes de rando-courses. En fait, les Vezor sont des chaussures assez typées “perf”: en compétitions, elles conviendront assez bien à des trails courts et intermédiaires, jusqu’à 60-70 km. A mes yeux, elles sont rapidement apparues comme un modèle typique des formats maratrail (et de la fameuse distance des 42 km), au regard du bon compromis entre dynamisme et minimum de soutien qu’elles offrent. Pour les formats plus longs, il faudra par contre se tourner vers la Venosk, la seconde chaussure trail de la marque!
Une Chaussure Typée Montagne… mais pas Adaptée au Très Technique!
Au niveau de la semelle extérieure, Rossignol a plutôt opté pour le haut de gamme puisque la marque a choisi de s’associer à Michelin. Les Vezor sont plus précisément équipées d’une semelle Formula, le composé le plus réputé développé par la marque originaire de Clermont-Ferrand. Les crampons sont par ailleurs moyennement proéminents, puisqu’ils sont épais de 4 mm. Ils sont également relativement agressifs, car dessinés en forme de chevrons. Enfin, des sortes de rainures ont été creusées à la surface de la semelle, pour améliorer le grip et l’emprise au sol de la chaussure dans les terrains accidentés. Cette configuration offre aux Rossignol Vezor des qualités d’accroche assez polyvalentes, et donc la possibilité d’évoluer aussi bien sur des sols compacts que meubles. Les chaussures seront toutefois plus à l’aise sur les surfaces dures, qu’il s’agisse de sentiers battus ou de terrains plus rocailleux. Elles offrent par exemple un déroulé de la foulée plutôt fluide dans ce genre de conditions, et leur grip est franchement bon sur les roches lisses et humides. On est pas au niveau des qualités d’un Vibram Megagrip dans ce domaine… mais le Michelin Formula n’a pas non plus beaucoup à rougir! J’ai par contre trouvé les Vezor un peu plus limitées sur des sols plus décomposés: elles offrent aux athlètes une bonne adhérence sur les sentiers terreux en sous-bois… mais seulement lorsque les conditions sont sèches. Leurs qualités d’accroche ont par contre tendance à se dégrader dès que les sentiers deviennent gras, voir assez boueux: j’ai par exemple trouvé que les Vezor manquaient de traction dans les montées boueuses… mais elles n’apportent pas plus de sécurité dans les (grosses) descentes aux sols humides et instables!
« Les Rossignol Vezor font preuve d’une très bonne agilité, en dépit de la présence de la plaque… ce qui rend la pose du pied vraiment précise! »
En conséquence, les Rossignol Vezor seront des chaussures qu’il faudra éviter d’utiliser dans les conditions très humides et hivernales, notamment en sous-bois. Ce sont à l’inverse des chaussures plus à l’aise sur des sentiers rocailleux ou mixtes (qui comportent pas mal de racines, cailloux…), comme on en retrouve en moyenne montagne. Car les chaussures de Rossignol sont des chaussures qui exprimeront leur plein potentiel dans du moyennement technique, en l’occurrence dans des monotraces relativement sinueuses et accidentées. Elles font en effet preuve d’une très bonne agilité, en dépit de la présence de la plaque, ce qui rend la pose du pied vraiment précise. Elles sont par ailleurs assez à l’aise dans les relances, en particulier dans du up and down. Les chaussures de Rossignol ont par ailleurs le mérite d’offrir d’assez belles qualités de protection, que ce soit sous la voûte plantaire ou au niveau de la partie supérieure du pied. La tige, bien qu’assez minimaliste, parvient en effet à assez bien protéger les parois latérales du pied, notamment autour des malléoles. La coque talonnière est également assez rigide et protégera assez efficacement l’arrière du pied. Par contre, les Vezor seront à proscrire dans les contextes très techniques et alpins, essentiellement à cause de leurs défauts sur le plan de la stabilité. Ce sont en effet des chaussures qui peuvent facilement tourner lorsqu’on pose “mal” le pied sur une roche ou une racine, notamment en descente… raison pour laquelle elles seront à déconseiller aux athlètes fragiles au niveau des chevilles. C’est malheureusement la contrepartie à leur profil de semelle agressif et à la présence de la plaque! En somme, ce sont des chaussures dessinées pour évoluer dans du vallonné, du sous bois, et de la montagne pas trop technique!
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L’Empeigne: Maintien, Protection & Fit Précis!
Au niveau de l’empeigne, Rossignol a clairement fait le pari de la technicité. La marque a opté pour un mesh en matière synthétique, au maillage assez dense. Il a le mérite d’offrir pas mal de structure à la tige, tout en étant assez malléable. Ce compromis lui permet de bien s’adapter à la morphologie, mais également aux mouvements du pied durant l’effort. Au rayon des bons points, j’ai également trouvé la tige assez respirante: en tout cas, elle parvient à bien évacuer l’humidité et à sécher rapidement lorsque les conditions sont humides. Le maillage très dense de la tige évite quant à lui très bien l’intrusion de poussières à l’intérieur des chaussures. Les qualités de maintien sont par ailleurs vraiment bonnes: les pieds sont effet bien structurés par les tissus, et ce de manière homogène. Il y a un peu moins de structure au niveau de la partie médiane, ce qui permet d’accorder un peu plus de liberté d’action au médio-pied durant la foulée… en particulier lorsqu’on évolue dans des sections assez techniques. Sur le dessus, la languette est vraiment fine, mais elle vient bien envelopper la partie supérieure du pied. Enfin, à l’arrière, la coque talonnière est assez montante, ce qui permet de bien encapsuler le talon durant la foulée. L’arrière du pied a toutefois tendance à un peu balloter à gauche et/ou à droite durant la foulée, en particulier lorsqu’on évolue dans des sections roulantes… ce petit déséquilibre pourra malheureusement créer quelques tensions au niveau de la cheville au fil des kilomètres!
« La tige est assez respirante: en tout cas, elle parvient à bien évacuer l’humidité et à sécher rapidement lorsque les conditions sont humides. »
Ce contrefort a toutefois le mérite d’apporter pas mal de soutien à l’arrière et de soulager le travail du tendon d’achille. A l’avant, le pare pierres est certes peu étendu, mais j’ai trouvé qu’il protégeait assez efficacement les orteils des coups et des obstacles. Il n’y a véritablement qu’à l’avant, sur les côtés, que les pieds seront un peu exposés et qu’on pourra constater l’existence d’angles morts sur le plan de protection. Le chaussant des Rossignol Vezor est par contre assez précis, pour ne pas dire serré: l’intérieur de la chaussure offrira en effet assez peu d’espace aux pieds, en particulier à l’avant. La toe box manque par exemple à la fois de hauteur et d’espace sur les côtés, ce qui fait qu’on pourra ressentir quelques frottements au niveau des métatarses dans les descentes. En conséquence, les Vezor seront des chaussures préférentiellement destinées à des pieds fins à standards. Je dirais même qu’il s’agit d’une chaussure avant tout destinée aux pieds fins. Certes, le fait de retirer la petite semelle amovible permettra de retrouver un peu plus d’espace à l’intérieur du chausson… mais les pieds larges n’y trouveront tout de même pas leur compte! Enfin, j’ai clairement été rassuré par les qualités de durabilité de l’empeigne: le mesh a en tout cas très bien résisté aux coups et aux déchirures. J’ai seulement constaté quelques effacements de peintures sur les bords externes de la semelle intermédiaire… mais franchement rien de très méchant et préjudiciable!
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Hommes Drop: 6 mm Poids: 282 g Hauteur Talon: 30 mm Fit: Standard Catégorie: Montagne/Terrains Accidentés Usages: Courtes et Moyennes Distances/ Terrains Rocailleux & Meubles. Prix: 180 euros | Femmes Drop: 6 mm Poids: 231 g Hauteur Talon: 28 mm Fit: Standard Catégorie: Montagne/Terrains Accidentés Usages: Courtes et Moyennes Distances/ Terrains Rocailleux & Meubles. Prix: 180 euros |
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