Test des Adidas Terrex Soulstride Ultra 


En ce début d’année 2024, Adidas a énormément axé sa communication sur la sortie de la Agravic Speed Ultra, son nouveau modèle à plaque carbone, qui est porté et mis en lumière par une grande partie de ses athlètes élites. C’est presque à en oublier que la marque allemande sort également en cette période d’autres modèles trail, tels que la Agravic Speed ou encore la Soulstride Ultra. Au travers de sa nouvelle gamme Soulstride, Adidas souhaite en réalité proposer des modèles dédiés aux terrains globalement peu techniques et roulants, à destination des athlètes qui s’entrainent loin des montagnes. La Soulstride Ultra vient ainsi compléter la Soulstride Flow, mais tout en étant beaucoup plus axée sur le long, si ce n’est le très long. Elle s’affirme surtout comme un modèle hyper maximaliste, qui se distingue par son gros amorti et par le très bon déroulé de la foulée qu’elle propose. Pour résumer, la Soulstride Ultra est une chaussure à la semelle oversize, faite pour courir de nombreuses heures durant sur des pistes roulantes… mais qui sera en retour logiquement très restreinte sur le plan de la technicité des terrains. Bref, une sorte de chaussure à usages (ou terrains) uniques, qui n’est pas forcément la plus séduisante sur le papier… mais qui va certainement savoir trouver son public!  

En Résumé

Drop: 6 mm
Poids: 310/298 g
Hauteur Talon: 39 mm
Fit: Standard
Catégorie: Trails Longs & Ultras
Usages: Sentiers Lisses, peu Techniques (Compacts & Meubles) & Bitume.

Types de Pieds: Fins à Standards
Poids Athlètes: Intermédiaires à Lourds
Rythmes: Plutôt Lents
Type(s) de Pratiques: Des Trails Longs jusqu’aux gros Ultras (100 Miles) en Compétitions & Entrainements (Sorties plutôt « Chill », Endurance Fondamentale…).
Points Forts: 1°) Le très Bon Déroulé de la Foulée & l’Economie du Travail de la Cheville
2°) L’Important Soutien sous le Pied & l’Amorti proposé par le Midsole
3°) Le Confort du Chausson (Pied Encapsulé, Très Bon Maintien, Tige qui vient « Prendre » la Cheville…)
4°) La Durabilité des Composés (Mesh Résistant, Semelle Durable…)
5°) L’Accroche assez Polyvalente de la Semelle (des Sols Lisses à un peu Gras)
Points Faibles: 1°) Le Gros Manque de Stabilité dans les Cailloux, Racines….
2°) Une Chaussure qui a du Mal à s’Adapter aux Contraintes du Terrain (Rigidité, Frictions…)
3°) Une Empeigne assez Contraignante (Peu de Place pour les Pieds, Rigidité…)
4°) Becquet un peu trop Prononcé (Quelques Frottements avec l’Arrière de la Cheville)
5°) Le Toucher assez Ferme (si ce n’est Rigide)

Sommaire

1/ La Combinaison d’un gros Amorti & d’un très bon Déroulé de la Foulée

2/ Une Chaussure Surtout Taillée pour le Roulant (si ce n’est le Mix Trail & Route)!

3/ Une Empeigne qui Encapsule le Pied (Presque Trop?) 

4/ Où se les Procurer?

La Combinaison d’un gros Amorti & d’un très bon Déroulé de la Foulée 

Les Soulstride Ultra constituent une petite révolution chez Adidas, en tout cas dans l’histoire de sa gamme trail. Les chaussures s’affirment en effet comme le premier modèle trail résolument maximaliste de la marque. Leur profil de semelle est en effet assez oversize: avec un stack de 39 mm au niveau du talon, les Soulstride Ultra surpassent en effet largement sur ce plan les Agravic Ultra (34 mm) ou encore les Soulstride Flow (32 mm). Elles viennent ainsi rejoindre le clan des modèles trail aux profils hyper hauts, au sein duquel on retrouvera les Salomon S/Lab Ultra FDH (38 mm), les Asics Trabuco Max 3 (43 mm) ou encore les Hoka Stinson 7 (40 mm)! Ce stack de 39 mm est par ailleurs associé à une hauteur de 33 mm à l’avant, ce qui donne un drop de 6 mm. Mais l’autre singularité de la Soulstride Ultra tient à la forme de son profil de semelle: ses concepteurs ont en effet opté pour une double incurvation assez prononcée de la semelle (surtout à l’avant), qui vient un peu rappeler les profils à bascule d’une Salomon Ultra Glide ou encore de pas mal de modèles The North Face. D’autres nouveautés ont été introduites au niveau de la semelle intermédiaire: Adidas a choisi de s’appuyer sur le Light Boost, un composé qui – comme son nom l’indique – est une version allégée du classique Adidas Boost, une mousse qui est utilisée sur pas mal de modèles routes de la marque. Concrètement, la marque a réussi à réduire d’environ 30% le poids du composé par rapport à sa version standard! Le Light Boost (en blanc) est enfin complété par le composé LightStrike (un peu plus en gris) qui vient se situer tout en bas du midsole. C’est un matériau un peu plus ferme, qui va surtout avoir pour rôle d’apporter de la réactivité au cours de la foulée!   

Concrètement, sur le terrain, les sensations que procurent les Soulstride Ultra sont assez originales: on est tout d’abord agréablement surpris par l’importante matière qu’on a sous les pieds lorsqu’on court. Les chaussures proposent en effet énormément d’amorti, en particulier au niveau du talon et du médio-pied, mais le tout combiné à un toucher assez ferme. Le midsole apparaît en effet assez dense, si ce n’est assez rigide, notamment à l’arrière… Il n’est pas sûr que cela plaise à tout le monde! Mais la réussite des Adidas Sousltride Ultra est de parvenir à associer à ce très gros amorti un excellent déroulé de la foulée. On sent tous les bénéfices du profil de semelle à bascule: les transitions sont particulièrement fluides, du médio-pied jusqu’au talon, et le déroulé de la foulée n’en est que plus naturel et agréable. J’ai ainsi un peu retrouvé les sensations d’une Salomon S-Lab Ultra by FDH ou encore d’une The North Face Enduris. L’économie du travail de la cheville est vraiment assez important et l’apparition des tensions musculaires retardée: on s’en rend compte en particulier sur des sorties longues, après plusieurs heures d’effort! Le LightStrike vient compléter le tout et offre une pointe de dynamisme qui permet de maintenir une foulée encore assez agressive et portée vers l’avant, même lorsque la fatigue pointe le bout de son nez. De fait, sur le plan des pratiques, les Soulstride Ultra seront des chaussures assurément taillées pour du long, voir du très long. Elles s’affirment même comme un modèle par excellence pour les gros ultras, jusqu’aux formats 100 miles. Mais c’est un modèle qui pourra également satisfaire les athlètes à la recherche d’une chaussure leur offrant beaucoup de confort et de soutien à l’entrainement, dans le cadre d’une pratique davantage orientée “loisirs”

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Une Chaussure Surtout Taillée pour le Roulant (si ce n’est le Mix Trail & Route)! 

Si nous avons été séduits par les qualités d’amorti et de déroulé de la foulée que proposent les Adidas Soulstride Ultra, nous l’avons beaucoup moins été en ce qui concerne sa polyvalence sur le plan des terrains. Pour le dire assez clairement, c’est une chaussure que les athlètes vont devoir essentiellement réserver à des contextes peu techniques et roulants. Bref, il faut davantage considérer les Soulstride Ultra comme une chaussure de plaine… que comme une chaussure de montagne! J’ai en fait trouvé qu’elles exprimaient tout leur potentiel sur des terrains assez roulants et peu techniques, comme sur de larges pistes forestières, les chemins types gravel, ou encore sur des sentiers encore assez larges et plutôt lisses. En tout cas, c’est dans ce genre de contextes que leurs qualités, et notamment leur excellente déroulé de la foulée, feront merveille. A l’inverse, c’est un modèle qui va avoir beaucoup de mal à s’adapter aux contraintes du terrain, en tout cas dès qu’on va chercher à l’utiliser dans des contextes un tant soit peu techniques: les Soulstride Ultra pâtissent tout d’abord de grosses limites sur le plan de la stabilité. Ces dernières apparaissent notamment lorsqu’on s’aventure dans des sentiers comportant quelques cailloux ou racines. Pour le dire autrement, c’est une chaussure qui va (très) facilement tourner à cause de son stack particulièrement haut et de son profil à bascule… Bref, à absolument déconseiller aux athlètes fragiles au niveau de la cheville et/ou sujets aux entorses! J’ai par ailleurs trouvé que c’était une chaussure qui avait globalement du mal à s’adapter aux exigences des sentiers, notamment dans les monotraces : sa (grande) rigidité n’aide clairement pas à ce niveau, ce qui rend la foulée assez peu à l’aise et précise. L’empeigne assez épaisse et raide ne s’avère pas non plus adaptée aux contextes un tant soit peu accidentés: des frictions apparaissent assez rapidement, que ce soit au niveau de la malléole ou encore du bas de la cheville, dès que la chaussure est soumise à des mouvements assez importants. Mais ce sont sans doute les frottements du becquet avec l’arrière de la cheville que j’ai trouvé les plus désagréables dans ce genre de terrains…  

En fait, pour caricaturer, les Soulstride Ultra sont des chaussures faites pour courir “tout droit” sur de longues pistes roulantes, plutôt que pour évoluer dans le dénivelé. Il s’agit même d’un modèle que j’ai trouvé assez à l’aise sur les quelques portions de bitume où j’ai pu l’emmener. En tout cas, je l’ai trouvé bien plus adapté à ce genre de terrains (bitumés, pistes vraiment lisses et compactes…) qu’aux monotraces un tant soit peu techniques et sinueuses. Alors, bien évidemment, ce n’est absolument pas une chaussure taillée pour courir un semi-marathon, mais elle a le mérite d’assez bien “passer” les quelques portions de bitume que les traileurs peuvent parfois rencontrer sur leurs parcours. Les athlètes qui s’entrainent dans des contextes assez urbanisés en seront à mon avis assez ravis. Plus encore, les Soulstride Ultra pourront constituer un excellent choix sur des ultras vraiment roulants, en particulier ceux qui mixent sentiers et quelques portions de bitume comme on en retrouve en France (Ecotrail, Ultra Marin, Sainté-Lyon…). C’est d’autant plus le cas que les Soulstride Ultra s’en sortent plutôt assez bien sur le plan de l’accroche… en tout cas pour un modèle du genre. Les chaussures sont assez naturellement équipées d’un composé Continental, qui est associé à des crampons de 3,5 mm d’épaisseur. Ces derniers sont plutôt agressifs et assez densément répartis sur toute la surface de la semelle. Cette configuration permet au modèle de s’en sortir aussi bien sur les sols compacts que sur ceux un peu plus meubles… voir un peu gras. Les Soulstride Ultra montrent bien évidemment leurs limites sur le plan de l’adhérence dès que les sentiers deviennent vraiment boueux et détrempés, mais elles offrent tout de même la possibilité de s’aventurer à l’occasion en sous-bois… même par temps un peu humide!  

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Une Empeigne qui Encapsule le Pied (Presque Trop?) 

L’empeigne des Adidas Soulstride Ultra apparaît également à bien des égards assez atypique. Comme sur pas mal de modèles trail récents de la marque, la tige des Soulstride Ultra est composée en partie de matériaux recyclés. J’ai surtout été surpris par le maillage assez dense du mesh, qui détonne avec celui de pas mal d’autres modèles trail du marché. La tige en est de fait assez épaisse, ce qui là aussi étonne de la part d’un modèle plutôt taillé pour les contextes pas trop techniques. Adidas a enfin fait le choix d’opter pour une tige assez montante, qui vient structurer le haut du pied, et ce jusqu’au bas de la cheville. On a en fait l’impression que nos pieds sont littéralement encapsulés dans la chaussure, surtout à l’arrière. Le becquet assez montant au niveau du talon, ne fait qu’accentuer cette sensation. Les inserts en mousse, à l’intérieur, viennent par ailleurs bien maintenir et envelopper les pieds durant l’effort, notamment à l’arrière. J’ai en fait un peu retrouvé les sensations d’une Hoka Challenger, celles que nos pieds sont en quelque sorte assis dans un siège baquet: le confort est vraiment au rendez-vous et la tige vient parfaitement maintenir les pieds durant l’effort, notamment au niveau du médio-pied.  

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Mais ça en est presque trop:  la tige en devient parfois même un peu contraignante et empêche les pieds de se mouvoir assez librement à l’intérieur de la chaussure. Il s’agit de fait d’un modèle que je déconseillerais aux athlètes qui apprécient conserver une certaine liberté de mouvements au niveau des pieds durant l’effort. Surtout, comme nous l’avons évoqué auparavant, cet aspect assez contraignant de l’empeigne se révèle d’autant plus lorsqu’on court sur des terrains accidentés. C’est un sentiment qui est accentué par le fait que la chaussure offre globalement assez peu de place aux pieds – à l’avant comme à l’arrière -, en tout cas en comparaison de la majorité de modèles pour ultras du marché. Rien d’étonnant de la part d’un modèle Adidas! Bref, la Soulstride Ultra sera une chaussure surtout destinée aux pieds fins et standards… L’empeigne m’a par contre pas mal rassuré sur le plan de la durabilité: certaines usures sont certes apparues au niveau des renforts (vers la cheville) après 100 km d’utilisation mais, globalement, le mesh résiste vraiment bien aux coups et aux déchirures. On ne peut que s’en réjouir… notamment compte tenu du prix de la chaussure!  

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Où se les Procurer?

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Hommes

Drop: 6 mm
Poids: 310 g
Hauteur Talon: 39 mm
Fit: Standard
Catégorie: Trails Longs & Ultras
Usages: Sentiers Lisses, peu Techniques (Compacts & Meubles) & Bitume.

Prix: 190 euros




Femmes

Drop: 6 mm
Poids: 298 g
Hauteur Talon: 39 mm
Fit: Standard
Catégorie: Trails Longs & Ultras
Usages: Sentiers Lisses, peu Techniques (Compacts & Meubles) & Bitume.

Prix: 190 euros