Test des Saucony Endorphin Edge


Saucony devient la 6ème marque à proposer une chaussure de trail à plaque carbone. En sortant la Endorphin Edge, modèle directement inspiré de sa gamme de chaussures « route » Endorphin, la marque américaine choisit ainsi de se positionner sur un segment qui semble de plus en plus porteur, mais également concurrentiel. Une chaussure « carbone » qui, sur le papier, apparaît à la fois dynamique et taillée pour les formats longs et plutôt  roulants… et dont on peut légitimement se demander s’il ne s’agit pas d’un énième modèle du genre, voire d’une pâle copie des précédentes ? Il n’en est pas si sûr ! Car, grâce à des choix de composants audacieux, les concepteurs de la Endorphin Edge ont réussi à la démarquer intelligemment de ses concurrents (notamment la The North Face Flight Vectiv, la Hoka Tecton X, la Craft CTM Ultra Carbon 2), en proposant un modèle certes très réactif, mais à l’accroche assez polyvalente, et qui, en outre, parvient à se départir quelque peu de la rigidité consubstantielle aux modèles à plaque carbone. Bref, une alternative carbone sérieuse et innovante… de quoi véritablement justifier son prix très élevé ?

En Résumé

Drop: 6 mm
Poids: 255/221 g
Hauteur Talon: 35 mm
Fit: Standard

Plaque: Carbone (Carbitex)
Catégorie: Parcours Roulants
Usages: Distances Moyennes à Longues/Terrains peu
à Moyennement Techniques (Compacts & Meubles)
Pour Qui? Pour Quoi?: Coureurs de Poids Léger à Standard, Tous Types de Pieds/ Compétitions & Performance
Points Forts: Dynamisme/Propulsion, Accroche Polyvalente, Confort, moins Rigide que les autres Modèles Carbone…
Points Faibles: Manque de Protection, Durabilité?

Un Très Bon Equilibre entre Amorti et Propulsion !

Les Saucony Endorphin Edge s’inspirent directement de la célèbre gamme route Endorphin de la marque. On retrouve en particulier le profil assez haut caractéristique des modèles Endorphin : avec une hauteur talon de 35 mm, la Endorphin Edge fait ainsi clairement office de modèle maximaliste. Il faut dire que le design de la chaussure offre une grande place à sa semelle intermédiaire, composée à la fois d’une plaque en carbone et d’une mousse, l’idée étant d’offrir un très bon compromis entre dynamisme et rebond.

La Endorphin Edge brille cependant avant tout par son dynamisme : ses concepteurs ont en effet choisi de l’équiper d’une plaque en carbone qui apporte un excellent retour d’énergie durant la foulée. Je l’ai clairement trouvé supérieur à celui de la Tecton X ou encore à celui de la Adidas Terrex Agravic Ultra. La grande légèreté de la chaussure (seulement 255 grammes), tout comme le profil de semelle incurvé à l’avant, contribuent également à produire une foulée très dynamique. J’ai toutefois trouvé que la propulsion était singulière, notamment par rapport aux autres modèles carbone : la chaussure est certes extrêmement réactive mais on ne sent pas véritablement l’effet « levier », typique des modèles à plaque carbone, que j’avais par exemple ressenti avec le modèle Adidas. Cela s’explique par le choix de Saucony de recourir à une plaque carbone AFX, fabriquée par Carbitex  – qu’on retrouve également sur les modèles Speedland -, qui a la particularité d’être plus flexible que les autres plaques carbone du marché. Concrètement, la plaque parvient à offrir de la propulsion tout en conservant une certaine élasticité. Et, c’est clairement une franche réussite : la plaque s’adapte assez bien aux irrégularités du terrain, à l’instar des doubles plaques parallèles des Hoka Tecton X, tout en offrant un effet propulsion bien supérieur ! Le travail de proprioception n’est ainsi pas totalement inhibé  – en dépit de la plaque carbone – et la chaussure permet de ressentir un tant soit peu les aspérités du sol. Bref, le compromis est très bon et la chaussure, au final, pas si maximaliste que cela !

« La plaque carbone Carbitex parvient à offrir de la propulsion tout en conservant une certaine élasticité. Et, c’est clairement une réussite : elle s’adapte assez bien aux irrégularités du terrain, à l’instar des doubles plaques parallèles des Hoka Tecton X, tout en offrant un effet propulsion bien supérieur ! »

Le tour de force de la Saucony Endorphin Edge est d’associer à ce dynamisme des qualités d’amorti plutôt élevées. Ses concepteurs l’ont équipé de la technologie PWRRUN PB, la même mousse présente sur la Xodus Ultra. Le rebond est assez dur (on est bien loin de l’amorti mou des Brooks Caldera 6 par exemple…), notamment au niveau du talon, mais je l’ai trouvé un peu plus équitablement réparti que sur la Xodus Ultra. Sans doute que la technologie Speedroll  – profil de semelle assez singulier, incurvé au centre – doit jouer et permettre un meilleur rebond au niveau du médio pied. Quoi qu’il en soit, c’est particulièrement agréable et j’ai trouvé que cela offrait un meilleur déroulé du pied durant la foulée. En raison de ces qualités, c’est une chaussure qui – selon moi – conviendra à un spectre plutôt large de distances, des formats intermédiaires (à partir du maratrail) jusqu’à ceux plus longs, voir même jusqu’aux ultras, même si nous le verrons à la fin, la chaussure ne conviendra pas forcément à tous les athlètes !

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Un Modèle à l’Accroche Polyvalente… mais pas Forcément Taillé pour tous les Terrains !

L’autre singularité de la Saucony Endorphin Edge a trait à son accroche assez polyvalente, de quoi la différencier de la plupart des autres modèles trail à plaque carbone qui sont, pour la plupart, plutôt destinés aux terrains compacts. Ses concepteurs l’ont en effet équipé d’une semelle extérieure PWTRAC qui ressemble en de très nombreux points à celle utilisée sur la Xodus Ultra. Les crampons sont épais de 4 mm, disposés en flèche et leur orientation a été inversée entre l’avant et l’arrière. J’ai apprécié leur comportement sur les terrains compacts et peu techniques, où leur stabilité est assez bonne, mais la bonne surprise a été de constater que leur grip était également clairement bon sur les terrains plus meubles, en particulier quand les conditions sont sèches. Les crampons sont assez agressifs et offrent une très bonne traction, même dans le dénivelé. L’adhérence des chaussures se dégrade un peu lorsque les conditions deviennent humides et les terrains plus gras, mais elle reste tout de même au-dessus de la moyenne.

« La Saucony Endorphin Edge me semble davantage taillée pour la plaine que la montagne, et plus généralement davantage pour les grandes pistes assez ouvertes que les petits singles présentant de nombreux obstacles. »

Clairement, c’est une chaussure que je n’hésiterais pas à emmener sur des éditions de la Sainté-Lyon ou de l’Ecotrail, même assez humides et boueuses, et plus généralement sur des compétitions où les sections en sous-bois sont nombreuses. Car, assurément, la Saucony Endorphin Edge semble plutôt dessinée pour évoluer sur des parcours assez roulants et peu techniques. En tout cas, elle me semble davantage taillée pour la plaine que la montagne, et plus généralement davantage pour les grandes pistes assez ouvertes que les petits singles présentant de nombreux obstacles. La chaussure est en fait limitée par plusieurs éléments et en premier lieu par son manque de protection qui va clairement restreindre son utilisation dans les environnements accidentés. La grosse épaisseur de semelle et la bande de protection disposée sur la semelle intermédiaire permettent certes de préserver le pied des obstacles provenant du sol, mais force est de constater que l’empeigne, qui est composée d’un mesh assez fin, est très peu protectrice. J’ai également trouvé le pare-pierres assez léger… En outre, la Endorphin Edge souffre d’un manque de stabilité dès lors qu’on l’emmène dans des portions assez techniques, notamment rocailleuses en montagne… la hauteur de talon se transforme ici un peu en piège et les chevilles ont tendance à facilement tourner. Nous l’avons dit, la Saucony Endorphin Edge est un modèle qui s’apparente, de par son profil et son design, à un modèle route et c’est assez logiquement qu’il n’est pas véritablement fait pour affronter les obstacles… Se pose enfin la question de la durabilité de certains composants de la chaussure dès lors qu’on l’emmène sur des terrains techniques : j’ai en effet déjà constaté quelques petites usures au niveau de la semelle extérieure (à l’instar de ce que j’ai pu constater sur la Xodus Ultra, voir encore plus prononcées) ou encore de la plaque de protection après les avoir utilisées dans des sections relativement accidentées en montagne… C’est un poil inquiétant mais c’est surtout parce que la chaussure, me semble t-il, n’a pas été pensée pour évoluer sur ces terrains.

Un Modèle Confortable mais Exigeant !

J’ai enfin apprécié les qualités de confort de la Endorphin Edge. Son fit est standard mais l’empeigne vient assez bien entourer le pied pour le maintenir durant l’effort. La toe box est un poil évasée, à souhait, de sorte à laisser suffisamment de liberté aux orteils au fil des kilomètres. Le mesh s’avère en outre particulièrement respirant, ce qui constitue toujours un atout de la part d’une chaussure avant tout taillée pour le long. La languette est également fine et enveloppante et les concepteurs de la chaussure ont eu la bonne idée d’ajouter une lanière par-dessus de sorte à bien la maintenir en place durant l’effort.

La Saucony Endorphin Edge n’en reste pas moins ambivalente et au final assez exigeante. En raison de son poids assez léger et de son dynamisme, il s’agit clairement d’une chaussure que je déconseillerais en premier lieu aux coureurs lourds. De manière plus générale, et à l’instar des autres modèles carbone, c’est une chaussure qui suppose d’avoir une foulée assez dynamique et en particulier une cheville particulièrement musclée, afin  de l’exploiter dans tout son potentiel. A l’inverse, c’est une chaussure qu’on a tendance à subir dès lors qu’on l’utilise dans le cadre d’efforts à faible intensité et/ou que la fatigue fait son apparition… raison pour laquelle les coureurs de milieu de peloton, comme moi, ne pourront sans doute pas l’utiliser au-delà des distances intermédiaires. Au final, il s’agit d’une chaussure assurément taillée pour la compétition et destinée aux athlètes en quête de performance sur des formats assez longs et roulants… de quoi venir parfaitement compléter la Xodus Ultra !

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Hommes

Drop: 6 mm
Poids: 255 g
Hauteur Talon: 35 mm
Fit: Standard

Plaque: Carbone (Carbitex)
Catégorie: Parcours Roulants
Usages: Distances Moyennes à Longues/Terrains peu
à Moyennement Techniques (Compacts & Meubles)

Prix: 230 euros




Femmes

Drop: 6 mm
Poids: 221 g
Hauteur Talon: 35 mm
Fit: Standard

Plaque: Carbone (Carbitex)
Catégorie: Parcours Roulants
Usages: Distances Moyennes à Longues/Terrains peu
à Moyennement Techniques (Compacts & Meubles)

Prix: 230 euros




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