Test des Saucony Xodus Ultra
La sortie annoncée à la rentrée de la Saucony Endorphin Edge, première chaussure trail à plaque carbone de la marque américaine, a quelque peu éclipsé celle de la 12ème version des Xodus en ce printemps 2022. On se serait logiquement attendu à ce que Saucony les nomme Xodus 12 mais la marque a plutôt choisi de les rebaptiser Xodus Ultra, sans doute pour mieux marquer le changement radical qui a été opéré du côté de cette valeur pourtant sûre de la marque. Equipées d’un drop un peu plus élevé (passant de 4 à 6 mm) et délestées d’environ 45 grammes (rien que ça !), les Xodus Ultra semblent désormais davantage adaptées aux formats (très) longs et aux ultras, tout en étant un peu plus dynamiques que la version antérieure. Ses concepteurs ont par contre eu la bonne idée de conserver un stack important, pour ne pas trop déstabiliser les habitué.e.s d’un modèle qui se pose clairement en concurrent sérieux de la Hoka Speedgoat 5, véritable best-seller sur le segment des modèles pour les formats plutôt longs et techniques !
En Résumé
Drop: 6 mm Poids: 291 g Hauteur Talon: 32,5 mm Fit: Large Catégorie: Ultras Usages: Terrains Moyennement à Très Techniques (Compacts & Meubles) Points Forts: Bon Compromis entre Amorti & Dynamisme, Accroche Polyvalente & Confort Points Faibles: Léger manque de Maintien et de Protection à l’Avant |
Chez Irun.fr ➡ Bénéficiez de 15% de Réduction sur les Nouveautés avec le code IRUN15 !
Sensations Maximalistes, Amorti & Dynamisme : comme la Speedgoat 5 ?
La Saucony Xodus Ultra est un modèle qui m’a a de nombreux égards fait pensé aux Hoka Speedgoat 5. Les deux modèles présentent en effet, sur le papier, sensiblement les mêmes caractéristiques techniques (même poids, même stack…) et sont tous les deux taillés pour les formats longs, voir les ultras, sur terrains plutôt techniques. Et sur le terrain, avec leur stack de 32,5 mm (au niveau du talon), les Xodus procurent logiquement des sensations assez maximalistes. On est assez haut perché, mais les sensations sont un peu moins radicales que sur les Speedgoat 5, et ce pour plusieurs raisons. Les Xodus possèdent d’abord de l’amorti, convenable pour un modèle du genre, mais un peu moins que les Hoka. Il est surtout un peu moins équitablement réparti pour se localiser essentiellement sur le talon. On sent surtout que la Xodus contient un peu moins de mécanismes de stabilisation à l’intérieur de sa semelle intermédiaire (spécifiques aux Hoka…) ce qui fait que la chaussure sollicite un peu plus le travail du pied et la proprioception durant la foulée. Les Xodus sont surtout beaucoup plus flexibles ! Bref, l’épaisseur de semelle ne fait pas tout et Saucony a semble t-il trouvé ici un très bon compromis : un stack important, qui protège et procure un certain confort, mais qui ne bride pas le travail du pied et n’empêche pas de ressentir les aspérités du terrain. En tout cas, c’est une formule qui me convient sans doute mieux !
« Les concepteurs de la Xodus Ultra eu la bonne idée de relever son drop à 6 mm pour solliciter un peu moins le mollet et le tendon d’achille au fil des kilomètres. »
J’ai par contre retrouvé le même caractère dynamique que sur les Speedgoat 5. Avec leurs 291 grammes sur la balance (je les ai même pesé à 292 en taille 46!), les nouvelles Saucony Xodus sont en effet étonnement légères pour un modèle par essence taillé sur le long. Les utilisateurs des Xodus 11 auront surement de quoi être surpris. Les concepteurs de la chaussure ont apparemment un peu rogné sur le gros amorti qui caractérisait les anciennes versions de la chaussure pour lui apporter un peu plus de dynamisme. Le compromis entre amorti et dynamisme semble désormais être meilleur. Ils ont surtout eu la bonne idée de relever le drop à 6 mm pour solliciter un peu moins le mollet et le tendon d’achille au fil des kilomètres. Je dirais que c’est une chaussure avec laquelle on peut aisément attaquer médio-pied durant la première partie de course avant de faire progressivement glisser sa foulée vers l’arrière et le talon sur la seconde, à mesure que la fatigue s’installe. Au final, seuls les coureurs « lourds » ou avec une attaque talon vraiment prononcée pourront être déçus par le changement qui a été opéré par la nouvelle version de la Xodus.
Un Modèle taillé pour les Ultras Moyennement à Très Techniques
Si la Xodus Ultra est présentée comme le modèle pour formats longs de la marque, elle n’est pas forcément adaptée à tous les types d’ultras et notamment à toutes les natures de terrains. Je dirais, pour résumer, que les chaussures conviendront globalement aux parcours moyennement à très techniques, quelle que soit la nature des sols (compacts ou plus meubles). Elles s’expriment particulièrement bien dans le dénivelé et, de fait, conviendront notamment aux ultras montagneux, sans que cela ne soit exclusif.
Je pense tout de même que les chaussures révèleront tout leur potentiel sur les terrains meubles, qu’ils soient secs ou humides. Même si ses crampons ont été légèrement rabotés (de 5 à 4,5 mm) par rapport à la Xodus 11, la semelle extérieure PWRTRAC offre une très bonne assise sur cette nature de sols (terre friable, feuilles mortes…) qu’on retrouve majoritairement en sous bois et en moyenne montagne. Les crampons sont par ailleurs suffisamment espacés pour évacuer les débris lorsque les conditions deviennent un peu plus humides et leur orientation est intelligemment inversée entre l’avant et l’arrière pour assurer traction et freinage dans le dénivelé.
« Même si ses crampons ont été légèrement rabotés par rapport à la Xodus 11, la semelle extérieure PWRTRAC offre une très bonne assise sur les types de sols (terre friable, feuilles mortes…) qu’on retrouve majoritairement en sous bois et en moyenne montagne »
Mais j’ai également apprécié le comportement des Xodus Ultra sur les sections plus rocailleuses. Leur grip y est assez bon, dans les conditions sèches comme dans les conditions humides, tout comme leur stabilité. La semelle intermédiaire, assez ferme, et globalement la souplesse de la chaussure offrent également un très bon renvoi d’énergie sur ces terrains. Leur gabarit est par ailleurs assez fin, notamment en comparaison de pas mal de modèles pour ultras « techniques », ce qui leur permet de se faufiler facilement entre les obstacles et notamment les pierres même si, nous le verrons ensuite, elles manquent un petit peu de qualités de protection.
Je les trouve par contre moins à l’aise sur les sections roulantes, surtout sur sols compacts, où leur amorti est insuffisant et où elles ont de fait tendance un peu à « taper », le rocker n’étant pas très prononcé. C’est un peu moins le cas sur les profils roulants sur terrains plus meubles et boueux où les chaussures s’en sortent mieux. Clairement, je pense qu’elles feraient tout à fait l’affaire sur des éditions de la Sainté-Lyon boueuses et plus généralement des formats assez longs et roulants se déroulant sur sols gras.
Quelques Petits Défauts au niveau du Maintien et de la Protection
Vous l’aurez compris, j’ai été globalement conquis par les Saucony Xodus Ultra, notamment au niveau de leurs qualités d’accroche ou encore au regard du très bon compromis entre amorti et dynamisme qu’elles offrent. J’ai également plutôt apprécié leur confort : leur fit est assez évasé et laisse suffisamment de place au pied pour s’exprimer mais est intelligemment recentré au niveau du médio pied pour apporter du maintien à l’arrière. C’est un peu moins le cas à l’avant de la chaussure : la toe-box est en effet assez large, en particulier sur les côtés, ce qui fait que le pied a tendance à un peu flotter latéralement. Ce n’est pas vraiment gênant sur les sections roulantes, au contraire, ça l’est un peu plus dans les parties techniques et rocailleuses où la pose du pied perd en précision. Je dirais d’une manière plus générale que c’est une chaussure qui conviendra particulièrement bien aux pieds standards à larges, sans doute un peu moins aux pieds plus fins.
« C’est une chaussure qui conviendra particulièrement bien aux pieds standards à larges, sans doute un peu moins aux pieds plus fins. »
Du point de vue de la protection, la Xodus Ultra s’en sort enfin également assez bien, surtout à l’arrière où ses concepteurs l’ont équipé d’une plaque en protection en plastique qui fait bien le job. Le pare-pierres à l’avant est également suffisamment large et épais pour protéger des coups. Il y a par contre certains angles morts – à l’avant sur les côtés – où la chaussure n’est pourvu d’aucun élément de protection ou presque (sinon des bandes en silicone…), ce qui se révèle un poil gênant lorsqu’on évolue dans les sections très accidentées et rocailleuses typiques de la haute montagne. C’est d’autant plus le cas que la tige a vraiment été amincie par rapport à la version 11, sans doute un peu trop à certains endroits à l’avant de la chaussure, où le pied n’est plus forcément bien protéger. C’est un poil dommage… et sans doute que, pour cette raison, certains hésiteront à les emmener sur des formats très techniques et accidentés !
Vidéo de Présentation
Où se les Procurer? (E-Shops Partenaires*)
*En Achetant ces Produits via ces Liens, vous Contribuez à Soutenir le Site! 🙏
Hommes Drop: 6 mm Poids: 291 g Hauteur Talon: 32,5 mm Fit: Large Catégorie: Ultras Usages: Terrains Moyennement à Très Techniques (Compacts & Meubles) Prix: 165 euros | Femmes Drop: 6 mm Poids: 261 g Hauteur Talon: 32,5 mm Fit: Large Catégorie: Ultras Usages: Terrains Moyennement à Très Techniques (Compacts & Meubles) Prix: 165 euros |
Retrouvez notre Comparatif des Chaussures de Trail Saucony en cliquant ici.