Test des Nnormal Tomir 2.0


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En début d’année 2024, Nnormal a annoncé à grands coups de communication la future sortie de la Kboix, sa chaussure de trail modulable, aux composés interchangeables. Mais c’est oublié que la marque fondée par Kilian Jornet a sorti au cours de l’année un autre modèle, la Tomir 2.0. La Tomir est loin d’être le modèle le plus médiatisé de la marque, notamment parce qu’on le voit assez peu aux pieds des athlètes élites de la marque (Kilian Jornet, Emelie Forsberg, Elhousine Elazzaoui…), mais c’est à coup sûr celui qui conviendra le mieux au coureur lambda. La Tomir s’affirme en effet un peu comme la parfaite antithèse de la Kjerag: elle est davantage orientée trails longs, propose plus d’accroche et offre un chaussant un peu plus généreux. Cette version 2 semble s’inscrire profondément dans la continuité de la version 1. Nnormal a toutefois su intelligemment corriger la plupart de ses défauts (manques de dynamisme, de durabilité de la tige, de stabilité…) pour en faire une chaussure vraiment complète, capable de s’aventurer sur une assez grande diversité de terrains. On regrettera seulement certaines limites de la tige (quelques frottements, peu de respirabilité…) ou encore un coussin qui en devient un poil inconfortable sur du (très) long… mais il ne faut pas oublier que c’est une chaussure avant tout destinée au “grand public”

En Résumé

Drop: 8 mm
Poids: 288 g
Hauteur Talon: 33 mm
Fit: Standard
Catégorie: Polyvalentes
Usages: Distances Intermédiaires à Longues/ Sentiers peu
à très Techniques (Compacts & Meubles)

Types de Pieds: Standards à (un peu) Larges
Poids Athlètes: Intermédiaires à Lourds
Rythmes: Intermédiaires à Lents
Type(s) de Pratiques: Des Formats Intermédiaires (dès 40 km) aux (petits) Ultras (autour de 100 km) en Compétition. Les Séances assez actives, « Chill » & les Rando-Courses à l’Entrainement/ Chaussure orientée à la fois « Perf » & « Loisirs ».

Points Forts: 1°) Le Bon Compromis entre Dynamisme & Amorti (mousse Eexpure)
2°) L’Accroche Polyvalente & la très bonne Adhérence sur Sols Gras/Boueux
3°) La Robustesse de la Tige (Résistance à l’Usure, aux Déchirures…)
4°) L’Adaptation à une Grande Diversité de Terrains/Contextes (peu à très Techniques)
5°) La Bonne Stabilité en dépit des Profils Elevés (mousse Eexpure + Semelle Elargie)
6°) Le Maintien assez Bon & Homogène des Pieds (Tige Epaisse & Enveloppante)
7°) La Liberté Accordée aux Pieds/ le Fit assez Généreux (par rapport à la Kjerag)
Points Faibles: 1°) Le Coussin assez Rigide & l’Apparition de Tensions sous la Voûte Plantaire (sur du Long)
2°) Une Tige assez peu Respirante/ Qui a du Mal à Evacuer l’Humidité
3°) Quelques Frottements avec les Pieds durant les premières Sorties

Sommaire

Introduction du Composé Eexpure & Changements des Profils de Semelle 

Une Chaussure plus Adaptée aux Terrains Gras & aux Sous-Bois que la Kjerag!

La Tige: Maintien, Robustesse… mais un peu de Manque de Respirabilité!  

Vidéo de Présentation

Où se les Procurer?

Introduction du Composé Eexpure & Changements des Profils de Semelle 

En apparence, les Tomir 2.0 ressemblent assez fortement à la version 1. Nnormal a pourtant apporté d’importantes modifications à sa chaussure, que ce soit au niveau des profils de semelle ou de son midsole. Concernant les profils tout d’abord, la marque a choisi de les relever légèrement, de 2 mm, par rapport à la version 1. Le stack s’établit ainsi à 33 mm au niveau du talon et à 25 mm à l’avant, le drop de 8 mm étant ainsi conservé. Mais les concepteurs de la chaussure ont également fait le choix d’accentuer l’incurvation de la semelle: le rocker apparait en effet beaucoup plus prononcé par rapport à la version 1, surtout au niveau du talon. Les profils de la chaussure deviennent ainsi un peu plus agressifs! Mais un plus gros changement a été opéré au niveau de la semelle intermédiaire: Nnormal a en effet choisi de délaisser la mousse en EVA assez classique – qu’elle avait utilisé sur la version 1 – pour opter pour le fameux composé Eexpure qui est déjà présent sur la Kjerag! Pour faire simple, l’Eexpure est une nouvelle génération de mousse, assez haut de gamme, que seule Nnormal utilise sur ses modèles. L’Eexpure a la particularité d’être à la fois particulièrement dense et malléable, un peu à l’image du pebax. On notera enfin que sur la Tomir 2.0, l’Eexpure est bien évidemment proposée dans des proportions plus épaisses que sur la Kjerag!  

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Et tous ces changements ont bien évidemment des répercussions sur les sensations des athlètes. La première d’entre elle, c’est que la Tomir version 2024 gagne assurément en dynamisme et en fluidité de la foulée par rapport à l’ancienne version. L’Eexpure apporte de son côté clairement de la réactivité à la foulée, un peu à l’image de ce que propose la Kjerag. On sent ainsi un petit effet propulsion assez singulier, notamment au niveau du médio-pied.  Mais le principal avantage de l’Eexpure est d’éviter toute forme de rigidité sous le pied, contrairement à des plaques en carbone par exemple. Sa présence permet surtout à la Tomir 2 d’être désormais beaucoup plus adaptée à des rythmes assez actifs: la chaussure devient ainsi plus à l’aise dans les relances et un peu moins “pataude” que la version 1. Le profil doublement incurvé et assez agressif de la chaussure joue bien évidemment beaucoup à ce niveau: il favorise une foulée portée vers l’avant, un peu à l’image d’une Merrell Agility Peak 5, et évite à la chaussure de “taper” au niveau du talon! 

« La Tomir 2.0 s’affirmera comme un excellent complément à la Kjerag sur des trails intermédiaires à longs, mais pas sûr qu’elle constitue encore un modèle idéal pour les gros ultras et notamment les formats 100 miles! »

En dépit de cette amélioration, la Tomir 2.0 n’en reste pas moins une chaussure résolument orientée vers le long… rien de plus étonnant compte tenu de ses profils assez élevés. On sent qu’il y a beaucoup de matière sous le pied lorsqu’on court, et ce dès le médio-pied jusqu’au talon. Le drop assez élevé de 8 mm joue bien évidemment beaucoup ici, en contribuant à assez peu solliciter les mollets au fil des kilomètres. J’ai tout de même trouvé son toucher assez singulier: il apparait assez ferme du fait de la forte densité de la mousse Eexpure. Les sensations sont en réalité assez ambivalentes: d’un côté, cela permet de vraiment rester en contact avec le sol durant la foulée (on sent clairement la différence par rapport aux plus maximalistes Speedgoat 6 ou Gel Trabuco 12); de l’autre, le coussin assez compact induit un peu d’inconfort au fil des heures. On commence en effet à ressentir des tensions et des rigidités sous la voûte plantaire, en particulier sur du très long… Bref, la Tomir 2.0 s’affirmera comme un excellent complément à la Kjerag sur des trails intermédiaires à longs, mais pas sûr qu’elle constitue encore un modèle idéal pour les gros ultras et notamment les formats 100 miles. Personnellement, je l’utiliserai surtout sur des trails autour de 80-90 km, mais plus difficilement au-delà! 

Une Chaussure plus Adaptée aux Terrains Gras & aux Sous-Bois que la Kjerag!

Beaucoup moins de changements sont à signaler du côté de la semelle externe. Les Tomir 2.0, comme la version 1, continuent d’être équipées d’un composé Vibram Megagrip proposé en version Litebase (la déclinaison la plus légère et amincie). Les crampons demeurent par ailleurs toujours aussi épais (de 5 mm) et leurs motifs – assez épais et carrés – ont été conservés par rapport à la version 1. La principale nouveauté, c’est que cette nouvelle version des Tomir dispose désormais de la technologie Traction Lug de Vibram, des micro-dents dessinées à la surface de la semelle. L’autre différence, c’est que la surface de la semelle a été agrandie par rapport à la version 1: on est en effet passé de 272… à 290 cm ²! Et sans trop de surprises, sur le terrain, les Tomir 2.0 continuent d’offrir une accroche vraiment polyvalente. Les chaussures s’en sortent en effet aussi bien sur les terrains compacts que meubles. La nouveauté, c’est que la chaussure a encore gagné en adhérence sur les terrains gras et boueux, domaine où la version 1 s’en sortait déjà très bien. Les Traction Lug facilitent d’autant plus l’évacuation des débris et de la terre entre les crampons, ce qui fait que la prise au sol de la chaussure n’en est que meilleure sur les terrains décomposés. Le matériau en Zegalite – plus adapté aux sols terreux – joue également à ce niveau. Bref, on sent clairement la différence par rapport à la Kjerag dans ces contextes, ce qui permet aux Tomir 2.0 de s’affirmer comme la meilleure alternative chez Nnormal pour les sous-bois… et plus généralement pour affronter les conditions humides et hivernales!  

« La Tomir 2.0 sera capable de s’aventurer dans une diversité de contextes… tout en étant un peu plus adaptée aux sous-bois et aux conditions humides que la Kjerag! »

Mais les Tomir 2.0 s’en sortent également assez bien dans les contextes assez roulants: Ce n’est pas là où elles seront le plus à l’aise, mais elles parviennent tout de même à proposer un déroulé de la foulée assez fluide. Elles ne constitueront toutefois pas un modèle de prédilection pour les athlètes ayant l’habitude de s’entrainer sur des pistes roulantes et peu techniques. J’ai par ailleurs également apprécié les utiliser dans des contextes plus techniques, voire alpins. Les chaussures offrent tout d’abord d’assez bonnes qualités de stabilité lorsqu’on évolue sur des sentiers accidentés (comportant pas mal de cailloux, racines…), et ce en dépit de leurs profils assez hauts. Elles s’en sortiront par exemple un peu mieux que des Hoka Speedgoat, voir que des Asics Gel Trabuco. On sent clairement l’apport du composé Eexpure, mais aussi celui de l’agrandissement de la base de semelle, ce qui a permis de corriger ce défaut de la version 1! C’est même une chaussure que j’ai réussi à pas mal utiliser sur des sentiers alpins et rocailleux (comme en Belledonne), même si la taille assez imposante des crampons induit parfois un peu d’instabilité dans la foulée. Les Kjerag apparaitront en réalité nettement plus à l’aise dans ce genre de contextes et pour les pratiques plus typées skyraces. La Tomir 2.0 propose tout de même d’assez bonnes qualités de protection, que ce soit au niveau de sa partie supérieure, ou encore sous le pied, et ce en toutes circonstances. Les athlètes recherchant des chaussures offrant beaucoup de “filtres terrain” apprécieront! Elle s’affirme ainsi comme une chaussure résolument polyvalente: elle sera capable de s’aventurer dans une diversité de contextes… tout en étant un peu plus adaptée aux sous-bois et aux conditions humides que la Kjerag

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La Tige: Maintien, Robustesse… mais un peu de Manque de Respirabilité!   

Concernant la partie supérieure de la chaussure, Nnormal a clairement privilégié les qualités de robustesse et de protection. La marque a en effet opté pour un composé synthétique – en ripstop – qui est surtout réputé pour sa résistance. Le mesh est par ailleurs complété par de nombreux inserts en mousse qui vont donner beaucoup d’épaisseur à la tige. Et sur la face externe, un gros élément thermocollé va venir entourer le bas de la tige, dans le but de lui donner à la fois de la structure, mais également de constituer un élément de protection assez efficace. Pas de tige en Matryx donc, comme sur les Kjerag, mais l’ensemble est globalement assez réussi. La tige des Tomir 2.0 propose tout d’abord de bonnes qualités de maintien: les tissus épais, mais malléables, viennent très bien envelopper les pieds durant l’effort, et ce de manière homogène. L’épaisseur des tissus vient surtout former une barrière assez efficace contre les coups et les obstacles, et ce quand bien même on évolue dans des sections techniques. Ils sont par ailleurs très bien complétés par un pare-pierre vraiment épais et rigide à l’avant. J’ai surtout été rassuré par la robustesse et la résistance à l’usure des tissus de l’empeigne: le ripstop tient vraiment bien le coup face aux obstacles et aux déchirures (frottements, ronces…) et est toujours intact, même après plus de 120 km d’utilisation. L’empeigne des Tomir 2.0 a par contre un peu les défauts de ses qualités: je l’ai tout d’abord trouvé assez peu respirante, surtout par temps chaud… Les tissus s’imprègnent également assez facilement d’eau et ont un peu de mal à évacuer l’humidité (par temps humide, après avoir traversé des ruisseaux…). On sent clairement la différence par rapport à un composé Matryx!  

« J’ai été rassuré par la robustesse et la résistance à l’usure des tissus de l’empeigne: le ripstop tient vraiment bien le coup face aux obstacles et aux déchirures (frottements, ronces…)! »

Bref, tous ces inconvénients constituent la contrepartie d’une tige aussi épaisse et rembourrée. J’ai également constaté quelques frottements avec certaines parties des pieds (derrière le tendon d’achille, autour de la malléole…) lors des premières utilisations… qui ont heureusement disparu par la suite. La Tomir 2.0 fait en réalité partie de ces chaussures qui auront besoin d’un peu de “se faire” durant quelques kilomètres. Le modèle n’en propose pas moins plusieurs avantages par rapport à la Kjerag: son chaussant apparait en effet globalement plus généreux, que ce soit à l’arrière, au niveau du médio-pied ou encore au niveau de la boite à orteils. La Tomir 2.0 est une chaussure qui autorisera globalement une plus grande liberté de mouvements des pieds durant l’effort comparativement à la Kjerag. Elle conviendra assurément beaucoup mieux aux pieds forts et larges grâce à son embout assez évasé. Au rayon des bons points, j’ai également apprécié les lacets “crantés” qui permettent de maintenir un niveau de serrage vraiment durable au fil des heures. La languette, assez fine, vient également très bien envelopper le dessus des pieds durant l’effort. Dernier élément et non des moindres, Nnormal a ici songé à introduire une semelle de propreté, ce qui n’était pas le cas sur la Kjerag… une bonne nouvelle pour les détenteurs de semelles orthopédiques!  

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Hommes & Femmes

Drop: 8 mm
Poids: 288 g
Hauteur Talon: 33 mm
Fit: Standard
Catégorie: Polyvalentes
Usages: Distances Intermédiaires à Longues/ Sentiers peu
à très Techniques (Compacts & Meubles)

Prix: 160 euros