Test des Scarpa Ribelle Run Kalibra HT 


Scarpa nous propose, en cette seconde moitié d’année 2023, une nouvelle déclinaison de son best-seller: la Ribelle Run. Après avoir sorti la Ribelle Run Kalibra G – un modèle spécifiquement destiné pour évoluer dans la neige, la glace… -, la marque italienne a choisi de commercialiser la Ribelle Run Kalibra HT (Hard Terrain), avant de sortir prochainement une version ST (Soft Terrain) – dédiée aux terrains meubles et gras! J’espère que vous suivez ? Pour faire simple, la Kalibra HT se définit comme une nouvelle version de la Ribelle Run équipée d’une tige assez haute, d’un système de laçage Boa Fit et d’une semelle adaptée aux terrains compacts. Co-conçue avec l’athlète italien Philipp Ausserhofer – qui a par exemple remporté l’édition 2021 du Mozart 100 – la Ribelle Run Kalibra HT est en réalité une chaussure avant tout destinée aux terrains (très) techniques et alpins. Particulièrement bien travaillée sur sa partie supérieure, elle propose assurément l’un des meilleurs compromis entre maintien et protection sur le marché. Mais c’est aussi un modèle hyperspécialisé, qui a un peu les défauts de ses qualités: il manquera un peu d’accroche sur des sols plus décomposés et s’avèrera un peu rigide lorsqu’il s’agira de (vraiment) courir. Bref, une chaussure qui conviendra surtout aux athlètes adeptes des skyraces et/ou qui s’entrainent dans des contextes (très) techniques

En Résumé

Drop: 4 mm
Poids: 310/265 g
Hauteur Talon: 25 mm
Fit: Standard
Système Laçage: Boa
Catégorie: Terrains Accidentés/Montagne
Usages: Distances Courtes & Intermédiaires/ Terrains Alpins, Rocailleux (Compacts)

Pour Qui? Pour Quoi?:  Les Athlètes de Poids Légers à Intermédiaires, aux Pieds Fins à (un peu) Larges/ Chaussure orientée à la fois « Perf » & « Loisirs » (Skyraces, Compétitions se déroulant en Haute Montagne/Contextes Techniques, Sorties « Détente » en Milieux Alpins).
Points Forts: 1°) La Protection Complète des Pieds (orteils, malléole, voûte plantaire…).
2°) Le Maintien vraiment Bon & Homogène des Pieds (avant, talon, bas de la cheville…).
3°) La Stabilité de la Chaussure (même dans le très Technique)
4°) Le Laçage Personnalisé & Ajustable en fonction des Contextes (Système Boa)
5°) Le Grip sur Surfaces Compactes/Rocailleuses (même dans les Conditions Humides)
6°) La Durabilité de l’Empeigne
Points Faibles: 1°) Le Coussin un peu Rigide & Inconfortable.
2°) Le manque d’Accroche sur Sols Meubles/Sablonneux (moraines, dévers instables…).
3°) Un Modèle assez Rigide (parties supérieure et inférieure).
4°) Un Midsole qui propose très peu de Rebond (Difficile de vraiment Courir avec).

L’Empeigne: une Vraie Réussite sur le Plan du Maintien & de la Protection! 

Commençons par évoquer ce qui constitue la vraie réussite des Ribelle Run Kalibra HT, à savoir leur empeigne. Nous l’avons dit, le modèle s’inspire assez fortement des Ribelle Run, le modèle “générique” et “polyvalent” de la marque destinée à la perf en montagne (qu’on voit régulièrement aux pieds de Manuel Merillas). La grosse différence, c’est que les Kalibra HT incorporent une tige beaucoup plus haute, qui vient couvrir jusqu’au coup de pied et au bas de la cheville des athlètes. On l’aura compris, la présence de cette tige plus proéminente constitue surtout une condition préalable à l’intégration d’un système de laçage Boa Fit. Pour faire simple, le Boa Fit System constitue une technologie de laçage micrométrique développée par la marque éponyme Boa. Scarpa a ici opté pour une configuration assez classique, avec un seul cadran Boa, situé sur la partie externe de la chaussure (alors qu’on voit de plus en plus de modèles trail équipés de deux cadrans, comme les Altra Mont Blanc ou les La Sportiva Jackal 2). La marque a plus précisément opté pour un cadran Li2, réputé pour être le plus résistant et le plus durable de la marque… Un choix assurément judicieux pour un modèle avant tout taillé pour les terrains accidentés! S’agissant du fonctionnement, il suffit de tourner le cadran d’un côté pour serrer les lacets, et de tourner dans l’autre pour les desserrer progressivement. Mais j’ai aussi découvert à l’occasion qu’on pouvait tout simplement tirer sur le cadran pour desserrer rapidement le système de laçage (ce qui s’avère assez pratique pour enlever la chaussure tout en conservant le même degré de serrage lorsqu’on chaussera à nouveau le modèle)! La tige est surtout constituée de composés assez rigides, notamment de nombreux éléments de protection, qui lui donnent beaucoup de structure, ce qui là aussi constitue une condition nécessaire à l’efficacité du système Boa (on a vu d’autres chaussures sur le marché qui ont intégré le Boa Fit System, surtout par intérêt marketing…).  

« La combinaison du système de laçage Boa et de la tige assez rigide permet d’offrir un maintien très homogène du pied, efficace jusque sur le bas de la cheville! »

Concrètement, sur le terrain, le résultat est plus que réussi : le pied est parfaitement enveloppé, de l’avant, en passant par le talon, jusqu’au coup de pied. J’ai en fait un peu retrouvé les sensations offertes par les La Sportiva Cyklon, un modèle analogue au design assez semblable. La combinaison du système de laçage Boa et de la tige assez rigide permet surtout d’offrir un maintien très homogène du pied, efficace jusque sur le bas de la cheville, ce qui permet d’apporter de la sécurité à la foulée, notamment dans le technique. En tout cas, les athlètes qui apprécient les modèles un peu montants, qui viennent “prendre” le bas de la cheville, seront assurément séduits. J’ai surtout apprécié les sensations offertes par l’empeigne à l’arrière: elle vient bien épouser le talon, jusqu’à la partie basse du tendon d’achille, et ainsi apporter beaucoup de structure et de maintien à cette partie du pied. Le système de laçage Boa offre surtout une assez grande liberté dans la manière de porter la chaussure. Il permet de trouver, grâce au réglage millimétrique, le serrage le plus adapté à la forme de ses pieds et à son type de foulée, mais j’ai aussi apprécié le fait qu’on puisse le (dé)serrer à sa guise selon le type de terrains sur lequel on évolue: j’ai par exemple pris l’habitude de le desserrer un peu dans les montées, pour laisser un peu plus de liberté d’actions à la foulée (notamment au niveau de la cheville), et à l’inverse d’augmenter le serrage dans les descentes techniques et engagées, pour retrouver une foulée plus précise et sécurisée. La finesse des tissus sur la partie haute empêche par ailleurs la tige de devenir trop contraignante pour la cheville durant la foulée, ce qui est malheureusement le cas pour pas mal de modèles du genre. Bref, c’est une vraie belle réussite sur ce plan!  

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Au-delà de ses qualités de maintien, l’empeigne des Ribelle Run Kalibra HT apporte énormément de garanties sur le plan de la protection, surtout lorsqu’on évolue dans des sections accidentées. Un gros renfort, situé sur le bas de l’empeigne et installé sur toute sa circonférence, vient constituer le plus gros élément de protection de la chaussure. Il vient protéger efficacement les pieds de la plupart des chocs et des obstacles, notamment sur la partie inférieure du pied. D’autres bandes en TPU ont été astucieusement placées au niveau du médio-pied, un peu plus haut sur la tige, tandis que le pare-pierres s’avère particulièrement épais et rigide. Concrètement, c’est l’une des chaussures qui, parmi toutes celles testées, nous a offert le plus de garanties sur le plan de protection: il n’y a tout simplement pas d’angles morts, même sur les côtés. J’ai surtout apprécié le fait que la malléole soit particulièrement bien mise à l’abri, car c’est la partie du pied qui est bien souvent la plus exposée lorsqu’on évolue dans des sections rocailleuses. La tige montante, combinée aux extrémités particulièrement fines et bien travaillés de la languette, permet par ailleurs d’assez bien limiter les intrusions de débris (petits cailloux, sable…) à l’intérieur du chausson. Pour parfaire le tout, les composés utilisés sur la tige apparaissent assez durables et résistants à l’usure. En tout cas, après avoir utilisées les chaussures durant plus de 150 km (essentiellement) dans les cailloux du massif de Belledonne, je n’ai constaté aucun signe d’usure et de détérioration. Le cadran Boa m’a également pas mal rassuré sur ce plan: il a pris quelques coups et parfois bien frotté, mais il fonctionne toujours aussi bien. Qu’on se le dise, on aura du mal à prendre à défaut la chaussure sur cet aspect! 

« Le cadran Boa m’a pas mal rassuré sur le plan de la durabilité: il a pris quelques coups et parfois bien frotté, mais il fonctionne toujours aussi bien! »

Un Midsole qui privilégie la Stabilité & la Protection (un peu au Détriment du Confort) 

Mon ressenti sera par contre un poil plus mitigé concernant les sensations qu’offre la Ribelle Run Kalibra HT sous les pieds. Le modèle est équipé au niveau de la semelle intermédiaire d’une mousse en Eva. La marque ne s’étend pas trop sur ses caractéristiques mais je l’ai trouvé beaucoup plus dense que celle utilisée sur les Spin Planet. Elle offre surtout un toucher assez ferme, typique de ce genre de modèles taillés pour évoluer sur les terrains alpins et rocailleux. Clairement, c’est une mousse qui privilégie avant tous les qualités de stabilité et de protection, un peu au détriment de celles d’amorti et de confort. C’est surtout un midsole qui vient pas mal filtrer le terrain durant la foulée, pour lui apporter beaucoup de stabilité. Et il faut bien avouer que la chaussure s’en sort vraiment bien sur ce plan: même lorsqu’on évolue sur des terrains particulièrement accidentés (pierriers, roches acérées…), les pieds sont bien tenus en place et la foulée particulièrement bien stabilisée latéralement. On observe les différences vis-à-vis d’autres modèles moins typés terrains alpins (comme la Spin Planet par exemple) dans les descentes engagées : la Ribelle Run Kalibra HT parvient à conserver dans ce genre de contextes une très bonne tenue, notamment au niveau du talon. Le stack relativement bas (de seulement 25 mm au niveau du talon) doit également pas mal jouer sur cet aspect, tout comme la grosse structure de la tige. J’ai également apprécié la protection qu’offre les chaussures sous la voûte plantaire. On aurait pu craindre quelques limites sur ce plan, d’autant que la chaussure ne dispose pas de plaque de protection, mais l’épaisseur et la grosse densité du midsole viennent former une barrière vraiment efficace: même lorsqu’on évolue sur roches assez acérées et aiguisées, on ne ressent absolument rien sous les pieds! 

« Même lorsqu’on évolue sur des terrains particulièrement accidentés, les pieds sont bien tenus en place et la foulée particulièrement bien stabilisée latéralement! »

Si la semelle intermédiaire s’avère vraiment efficace sur les plans de la protection et de la stabilité, elle montrera un peu plus ses limites sur le plan du confort. C’est une mousse que j’ai trouvé tout de même assez rigide et donc parfois un poil difficile à supporter au fil des kilomètres. Pour être plus précis, elle m’a parfois créé des tensions sous la voûte plantaire, surtout lorsque j’ai utilisé la chaussure sur des sections un poil plus roulantes et/ou que j’ai été amené à courir de nombreuses heures avec. En réalité, les Ribelle Run Kalibra HT sont des chaussures avant tout taillées pour le dénivelé (de préférence dans le technique)… et donc absolument pas faites pour courir, même sur des portions roulantes assez courtes. Leur coussin renvoie bien l’énergie au milieu des cailloux, mais offre par contre globalement assez peu de rebond. Les chaussures s’avèrent surtout un peu trop rigides (aussi bien au niveau de leurs parties supérieure qu’inférieure) pour véritablement offrir la possibilité aux athlètes de les utiliser sur des portions un tant soit peu roulantes. Bref, il s’agit d’une chaussure hyper-spécialisée, à réserver en grande partie à la haute montagne et aux terrains alpins. Elle n’en est pas moins un modèle relativement polyvalent sur le plan des usages: elle conviendra aussi bien à des rythmes assez actifs, grâce à sa relative agilité, qu’à une pratique un peu plus “détente” du trail en milieu alpin, grâce au soutien qu’elle offre aux athlètes. Elle constituera surtout un choix de prédilection pour les athlètes à la recherche d’une chaussure orientée “skyraces”, qui soit à la fois protectrice et pas trop exigeante! Il n’y en a pas tant que ça sur le marché… 

Une Semelle uniquement Taillée pour les Terrains Rocailleux et Alpins

La semelle extérieure des Scarpa Ribelle Run Kalibra HT se révèle également être une assez belle réussite. Sans trop de surprises, la marque a choisi de s’appuyer sur son propre composé Presa. Les crampons sont par ailleurs de proéminence moyenne: épais de 4 mm, on voit qu’ils sont assez peu agressifs et surtout adaptés aux terrains compacts. J’ai trouvé que la semelle offrait globalement un assez bon grip sur les surfaces rocailleuses. C’est surtout le cas lorsque les conditions sont sèches, mais la bonne surprise a été de constater qu’il ne se détériorait pas trop dans les conditions humides. Disons qu’il n’est pas exceptionnel, mais il se place tout de même au-dessus de la moyenne! En tout cas, c’est un moindre mal de la part d’un modèle taillé pour évoluer dans des environnements aussi exigeants. En réalité, la marque a eu la bonne idée d’opter pour une autre gomme que celle qui équipe les semelles des Spin Planet, un modèle plein de qualités, mais dont l’un des seul défaut est d’avoir une adhérence assez limitée sur les roches humides…

J’ai toutefois été un peu déçu par le comportement de la semelle externe dans certains contextes: j’ai tout d’abord trouvé qu’elle manquait un peu d’adhérence sur des sols un peu plus meubles et sablonneux comme on peut parfois en rencontrer en haute montagne (types moraines, dévers aux sols instables…). J’ai surtout trouvé que cela posait problème lorsque je rencontrais ce type de sols dans des descentes engagées. Rien de bien grave, mais cela vient tout de même un peu noircir le tableau de la chaussure… La Ribelle Run Kalibra HT est plus largement une chaussure qui montrera ses limites sur les sols plus meubles, qu’on rencontrera davantage en moyenne montagne, encore plus quand ils deviendront gras. On aurait toutefois tort de la définir comme étant une chaussure uniquement dévolue à la haute montagne: c’est également un modèle que j’ai apprécié emmener par intermittence sur des terrains de moyenne montagne assez techniques (comportant par exemple des racines, pas mal de cailloux…), tant que les sols demeurent compacts et les conditions sèches. Pour les athlètes à la recherche d’une chaussure davantage adaptée aux terrains meubles et aux conditions humides et hivernales, la version ST (Soft Terrain) de la chaussure sera assurément plus adaptée! 

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Hommes

Drop: 4 mm
Poids: 310 g
Hauteur Talon: 25 mm
Fit: Standard
Système Laçage: Boa
Catégorie: Terrains Accidentés/Montagne
Usages: Distances Courtes & Intermédiaires/ Terrains Alpins, Rocailleux (Compacts)

Prix: 189 euros




Femmes

Drop: 4 mm
Poids: 265 g
Hauteur Talon: 25 mm
Fit: Standard
Système Laçage: Boa
Catégorie: Terrains Accidentés/Montagne
Usages: Distances Courtes & Intermédiaires/ Terrains Alpins, Rocailleux (Compacts)

Prix: 189 euros




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