En 2025, Nike a décidé de profondément renouveler sa gamme de chaussures de trail. Avant les sorties des Ultrafly 2 (prévues à la fin de l’année) et de la Wildhorse 10, la marque à la virgule a choisi de commercialiser la Kiger 10, la 10ème version de son modèle trail le plus dynamique. Les Kiger 10 se sont déjà fait connaitre en montant sur les marches du podium de l’UTMB puisque Baptiste Chassagne les avaient portées lorsqu’il a terminé à la seconde place en 2024… avant qu’il ne change de team au début de l’année 2025 et signe du côté de On Running!  De nombreux changements ont été opérés par rapport à la version 9: le plus emblématique concerne bien évidemment l’arrivée d’une semelle extérieure Vibram Megagrip, qui permet en toute logique à la chaussure de gagner en accroche! Mais la rénovation est bien plus profonde puisque la semelle intermédiaire, tout comme l’empeigne ont elles aussi été changées. Tous ces changements permettent à la Nike Kiger 10 de proposer des sensations minimalistes et proches du sol comme de moins en moins de chaussures en offrent sur le marché. La contrepartie, c’est que la Kiger 10 sera à réserver aux terrains assez peu techniques, à cause de ses faibles qualités sur les plans de la protection et du maintien. En résumé, la Kiger 10 comporte quelques défauts, mais elle a tous les atouts pour séduire les adeptes de sensations minimalistes!   

En Résumé

Drop: 5 mm Poids: 275/221 g Hauteur Talon: 30 mm Fit: Plutôt Large Catégorie: Trails Courts Usages: Sentiers Peu à Moyennement Techniques (Meubles & Compacts) Types de Pieds: Standards à Larges Poids Athlètes:  Légers à Intermédiaires Rythmes: Rapides à Intermédiaires Type(s) de Pratiques: Les Séances Intenses et les Sorties « Tempos » à l’Entrainement/ Des Trails Courts à Intermédiaires (jusqu’à 50 km) en Compétitions/ Du Roulant aux Sentiers Moyennement Techniques, le Vallonné & les Sous-Bois.

Points Forts:	1°) Les Sensations Proches du Sol & Minimalistes 2°) Le Compromis entre Dynamisme & Confort de la Mousse (Moelleuse & Douce) 3°) La grande Fléxibilité de la Chaussure (Latérale & Longitudinale) 4°) L’Accroche assez Polyvalente (Sols Compacts & Meubles) 5°) Le Compromis entre le Gros Dynamisme & un Minimum de Soutien 6°) Un des Rares Modèles typé Trails Courts adapté aux Pieds Larges
Points Faibles:	1°) Le Peu de Protection (Sous la Voûte Plantaire, Parois Latérales…) 2°) Le Manque d’Accroche sur Sols (très) Gras & Boueux (en dépit du Vibram) 3°) Le Maintien des Pieds assez Lâche (Médio-Pied, à l’Avant…) 4°) La Tige qui Laisse Entrer assez Facilement la Terre/les Poussières

Sommaire

1° Du Dynamisme & des Sensations assez Minimalistes!

2° La Semelle Externe: Place au Vibram Mégagrip!

3° L’Empeigne: Assez Flexible, mais peu Protectrice!

4° Où se les Procurer?

Du Dynamisme & des Sensations assez Minimalistes! 

Les Nike Kiger 10 s’appuient des profils de semelle assez intermédiaires à l’échelle du marché: leur stack s’établit en effet à 30 mm au niveau du talon et à 25 mm à l’avant pied, la différence entre les deux valeurs donnant un drop de 5 mm. A noter donc que le stack (au talon) et le drop ont été légèrement réhaussés – de 1 mm – par rapport à la précédente version du modèle. Mais les Kiger 10 continuent de se définir comme le modèle le plus minimaliste de la gamme trail de Nike, loin derrière les plus maximalistes Zegama 2 (37 mm) et Pegasus Trail 5 (33,5 mm)! Un autre changement assez important a été opéré au niveau de la semelle intermédiaire: Nike avait déjà abandonné le Air Zoom et opté pour le composé Cushlon 2 pour équiper sa version 9. Sur cette version 10, on passe tout simplement au Cushlon 3! Pour faire simple, c’est une mousse en EVA qui a la particularité d’être assez peu dense en comparaison des autres mousses du marché. Nike précise toutefois que cette nouvelle version gagne un peu en réactivité et en stabilité! Les nouvelles Kiger ont par contre conservé un des traits caractéristiques du modèle, à savoir leur profil de semelle assez plat et peu incurvé. On notera enfin que les chaussures disposent d’une base de semelle relativement large, en tout cas en comparaison des autres chaussures dédiées aux trails courts sur le marché! 

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Sur le terrain, on est rapidement séduit par le confort que procure la mousse Cushlon 3. Elle est assez peu dense, voire assez molle, ce qui lui permet d’apporter beaucoup de douceur sous la voûte plantaire. Le pied a même tendance à assez facilement s’enfoncer dans le coussin, un peu à l’image de ce que propose une Kiprun MT Cushion 2 ou une Mizuno Daichi 9! En tout cas, ces sensations sont plutôt rares de la part d’un modèle orienté trails courts. Car cette sensation de confort n’empêche pas la présence de pas mal de réactivité dans le midsole: la mousse renvoie un tant soit peu d’énergie, que ce soit à l’avant ou au niveau du médio pied. La fléxibilité de la chaussure fait le reste et aide à facilement projeter la foulée vers l’avant. Mais il faut l’avouer, les Kiger 10 apparaissent moins dynamiques que des modèles plus légers et minimalistes (Salomon S/Lab Pulsar 3, Asics Fujispeed 3, Nnormal Kjerag…). Leur poids relativement plus important (275 grammes en taille 42) joue bien évidemment en leur défaveur. En réalité, les chaussures de Nike ont le mérite de proposer un minimum de matière et de soutien sous les pieds, notamment au niveau du talon: elles font ainsi partie de ces chaussures qui proposent un bon compromis entre gros dynamisme et minimum de soutien, à l’image d’une Asics Fuji Lite 5, d’une Brooks Catamount 4 ou encore d’une Saucony Peregrine 15!  

« Les Kiger 10 seront des chaussures qui conviendront aux athlètes à la recherche de sensations assez naturelles et minimalistes. Et des modèles du genre, il y en a de moins en moins sur le marché! »

L’autre singularité des Nike Kiger 10 est d’offrir des sensations assez proches du sol. C’est même assez étonnant compte tenu de leur stack relativement élevé. On comprend en réalité assez vite que c’est la faible densité de la mousse qui favorise ces sensations. On ressent de fait énormément les aspérités du terrain (cailloux, racines…) lorsqu’on court. En même temps, le travail de proprioception est largement favorisé durant la foulée. Le fait que la chaussure soit hyper flexible (que ce soit en longueur ou en largeur) joue bien évidemment énormément à ce niveau. En somme, les Kiger 10 seront des chaussures qui conviendront aux athlètes à la recherche de sensations assez naturelles et minimalistes. Et des modèles du genre, il y en a de moins en moins sur le marché! Sur le plan des distances, les chaussures seront de fait à réserver à du court: en compétitions, elles conviendront aux épreuves de courtes et moyennes distances, jusqu’à 50 km environ. A l’entrainement, j’ai autant apprécié les utiliser lors des séances intenses que celles effectuées sur des rythmes plus intermédiaires. Il s’agit en réalité d’une chaussure qui conviendra assez bien aux athlètes en quête de beaucoup de dynamisme, mais sans renier à un minimum de soutien et de confort. Il faudra par contre éviter de les utiliser sur du long: elles ont en effet tendance à pas mal solliciter les mollets et le tendon d’achille au fil des kilomètres. Comme nous le verrons, leurs faibles qualités de maintien n’aident clairement pas à ce niveau! Enfin, c’est une chaussure qui sera à déconseiller aux gabarits lourds à cause des caractéristiques de leur semelle intermédiaire: chez ces athlètes, les pieds auront en effet tendance à facilement s’enfoncer sur les bords externes du coussin, ce qui induira nécessairement quelques désagréments! 

La Semelle Externe: Place au Vibram Mégagrip! 

Le plus gros changement opéré par rapport à la version 9 concerne bien évidemment la semelle extérieure. Nike a tout simplement choisi de délaisser son propre composé (qu’elle utilisait sur les précédentes versions de la chaussure) et d’opter pour un prestigieux composé Vibram Megagrip. La Kiger 10 ne constitue pas le premier modèle trail de la marque à la virgule à être équipé d’une semelle externe Vibram puisque les Ultrafly et les Zegama 2 en disposent déjà. On saluera donc cet élargissement du partenariat avec Vibram… qui s’accompagne tout de même d’une hausse du prix de 10 euros de la chaussure! En ce qui concerne la configuration de la semelle, le Vibram Megagrip est ici associé à des crampons de 3,5 mm. Ils sont relativement peu proéminents, quoiqu’assez agressifs car dessinés en forme de chevrons. On notera surtout que la semelle dispose de la technologie Traction Lug de Vibram, des sortes de micro aspérités qui vont permettre d’améliorer le grip de l’outsole dans les conditions humides. Enfin, de larges bandes dépourvues de crampons ont été ajoutées: elles jouent le rôle de zones de flexion et vont permettre d’assouplir la partie inférieure de la chaussure! Cette configuration permet en tout cas aux Kiger 10 de disposer de qualités d’accroche assez polyvalentes et de pouvoir aussi bien s’aventurer sur des terrains durs que meubles. Disons le d’emblée, les chaussures de Nike seront tout de même beaucoup plus à l’aise sur les sols compacts, que ce soit sur les pistes battues ou sur des sols un peu plus rocailleux. J’ai tout d’abord franchement apprécié leur déroulé de la foulée assez naturel sur les terrains roulants et durs (type gravel…): la fléxibilité de la chaussure rend en effet les transitions de l’avant vers le talon hyper fluides! Mais les Kiger 10 offrent également un bon grip sur les roches lisses ou encore les racines… rien de plus logique avec du Vibram! Je serai par contre un peu plus nuancé concernant leur comportement sur les sols meubles: elles proposent de bonnes qualités d’accroche sur les sentiers terreux, mais à condition que les conditions demeurent sèches et les terrains pas trop décomposés. Les Kiger 10 commencent en effet à manquer d’emprise au sol sur des sols plus boueux et détériorés, et ce malgré le Vibram… Cela en devient parfois limite dans les descentes engagées sur sols gras! Bref, elles seront un peu moins adaptées à des conditions humides et hivernales en sous bois que des Zegama 2! 

« Il faudra se contenter d’utiliser les Kiger 10 sur des pistes larges, ou encore dans des monotraces assez peu techniques, et de préférence plutôt en plaine qu’en montagne! »

En réalité, les Nike Kiger 10 seront des chaussures à réserver à des contextes globalement assez peu techniques. Pour le dire autrement, il faudra se contenter de les utiliser sur des pistes larges, ou encore dans des monotraces assez peu techniques, et de préférence plutôt en plaine qu’en montagne. Les chaussures souffrent d’abord de défauts assez importants sur le plan de la protection: c’est d’abord le cas au niveau de leur partie inférieure. Le coussin protège en effet assez peu la voûte plantaire des obstacles et des aspérités. Cela en devient presque un peu douloureux lorsqu’on court sur des sentiers parsemés de nombreuses roches et racines! Mais l’empeigne s’avère elle aussi assez peu protectrice: le pare pierres est vraiment assez minimaliste et donc peu protecteur pour les orteils… tout comme les parois latérales de la tige qui laissent de nombreux angles morts sur le plan de la protection. Attention aux coups au niveau des malléoles par exemple… J’ai franchement regretté ces défauts sur le plan de la protection car les Kiger 10 sont des chaussures agiles: elles répondent assez bien au milieu des obstacles et proposent une pose du pied assez précise. Elles offrent par ailleurs une foulée assez stable, sans non plus être excellentes dans ce domaine. Autrement dit, les chaussures de Nike seront assez à l’aise dans les monotraces… à condition bien évidemment qu’elles ne soient pas trop accidentées. Pour ce genre de terrains plus techniques, il faudra davantage leur privilégier les Wildhorse 10. En somme, les Kiger 10 constituent des chaussures destinées aux athlètes s’entrainant loin des montagnes… comme la plupart des modèles trail de Nike!  

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L’Empeigne: Assez Flexible, mais peu Protectrice!

Au niveau de la partie supérieure de la chaussure, Nike a effectué des choix assez radicaux: la marque à la virgule a en effet opté pour un mesh en composé synthétique qui est assez épais, ce qui donne à la tige un aspect assez rembourré. Le maillage est par contre assez lâche, ce qui permet de donner une assez grande souplesse aux tissus. Les concepteurs de la chaussure ont par ailleurs fait le choix de n’ajouter quasi aucun renfort et élément de protection sur les parois latérales, ce qui fait que la tige comporte globalement assez peu de structure. En réalité, seule la coque talonnière apparait un peu plus renforcée à l’arrière et comporte un tant soit peu de châssis. De fait, les Nike Kiger 10 proposent un maintien assez lâche des pieds: c’est particulièrement le cas au niveau du médio pied. La partie centrale du pied est en effet assez peu enveloppée par les tissus, ce qui fait qu’elle a tendance à un peu bouger à l’intérieur de la chaussure, notamment lorsqu’on évolue dans des sections assez techniques. Mais pareillement, l’avant du pied dispose de pas mal de liberté de mouvements, voire a tendance à un peu flotter à l’intérieur de la chaussure, ce qui peut légèrement surprendre lors des premières sorties… Finalement, il n’y a que le talon et le tendon d’achille qui s’avèrent assez bien maintenus durant la foulée. Autant dire que les athlètes qui apprécient que leurs pieds soient bien tenus par leurs chaussures devront passer leur chemin… A l’inverse, celles et ceux qui aiment disposer d’un fit assez “ouvert” et d’une assez grande liberté de mouvement durant la foulée trouveront ici clairement leur bonheur. Il faudra par contre accepter que les pieds et la cheville travaillent pas mal durant la foulée, notamment latéralement. C’est une des contreparties à ces sensations assez naturelles! 

« Celles et ceux qui aiment disposer d’un fit assez “ouvert” et d’une assez grande liberté de mouvement durant la foulée trouveront ici clairement leur bonheur! »

Ces sensations de maintien assez lâches sont par ailleurs à mettre en relation avec le chaussant des Kiger 10. Celui-ci est globalement assez évasé, si ce n’est un poil large. Le fit offre en tout cas pas mal d’espace aux pieds au niveau de la partie médiane. Mais la boîte à orteils apparait elle aussi assez large. Pour être tout à fait exact, elle propose pas mal d’espace sur les côtés et en profondeur. Ce n’est pas non plus comparable au fit des chaussures d’Altra… mais les Nike Kiger 10 proposent sans aucun doute l’un des chaussants les plus évasés parmi toutes les chaussures orientées trails courts du marché. En conséquence, elles constitueront une très belle alternative pour les athlètes aux pieds forts et larges pour qui les modèles minimalistes (Salomon S/Lab Pulsar, Kiprun Race Light, Asics Fusjipeed…) apparaissent bien trop sérrés et inconfortables. Les athlètes aux pieds fins devront par contre passer leur tour… L’empeigne des Kiger 10 brille plus largement par ses qualités de confort: les inserts en mousse à l’arrière du chausson enveloppent bien le talon et l’arrière du pied. Par ailleurs, les tissus ne s’imprègnent pas d’eau et parviennent à assez bien évacuer l’humidité lorsque les conditions deviennent humides. Le seul défaut de la tige tient au fait qu’elle laisse assez facilement entrer la terre et la poussière à l’intérieur du chausson, à cause des interstices à la surface du mesh… ce qui apporte nécessairement un peu d’inconfort, notamment lorsqu’on court en sous-bois ou sur des terrains sablonneux! Enfin, les qualités de durabilité sont plutôt au rendez-vous: en tout cas la tige résiste bien aux coups et aux déchirures, particulièrement lorsqu’on frotte sur des rochers ou des racines. Par contre, je suis un peu plus inquiet en ce qui concerne les plis à l’avant ou des premières traces d’usure sont apparues… ce qui laisse présager l’apparition de quelques trous et déchirures du mesh au bout d’un moment!  

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Hommes Drop: 5 mm Poids: 275 g Hauteur Talon: 30 mm Fit: Plutôt Large Catégorie: Trails Courts Usages: Sentiers Peu à Moyennement Techniques (Meubles & Compacts) Prix: 160 euros

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