Test des Hoka Zinal 2

Publié le 2 août 202321 décembre 2023 par admin

Hoka sort une deuxième version de la Zinal, sa chaussure taillée pour les formats courts en compétition. La marque a réussi un véritable exploit: apporter des modifications à tous les étages – semelle externe, midsole et tige – de la chaussure, tout en conservant son ADN originel. Cette version 2 de la Zinal continue d’être un modèle à la fois dynamique, agile et proche du sol, tout en gagnant largement sur les plans de l’accroche, de la réactivité et du confort. Autrement dit, la Zinal cuvée 2023 devient un peu plus radicale, mais surtout beaucoup plus tous terrains que la version 1. Même si elle possède quelques défauts sur le plan du maintien, elle s’affirme indéniablement comme l’une des très belles réussites de cette année 2023: elle continue surtout d’être une chaussure orientée formats courts beaucoup plus accessible et confortable que bien des modèles concurrents. Bref, c’est plus que jamais la Hoka qui a de quoi largement séduire au-delà des habitués et des inconditionnels de la marque!

En Résumé

Drop: 5 mm
Poids: 227/191 g
Hauteur Talon: 30 mm
Fit: Standard
Catégorie: Trails Courts
Usages: Sentiers Peu à Moyennement Techniques (Compacts & Meubles)
Pour Qui? Pour Quoi?: Les Athlètes de Poids Légers à Intermédiaires, aux Pieds Fins à Larges/ Chaussure orientée « Performance » (Formats Courts, Séances Actives à l’Entrainement…).
Points Forts: 1°) Le Compromis entre Dynamisme, Rebond & Travail de Proprioception.
2°) L’Accroche sur Sols Meubles/Gras vraiment Améliorée par rapport à la Version 1.
3°) La Nouvelle Tige Beaucoup plus Résistante.
4°) Le Chaussant vraiment Accueillant (surtout pour un Modèle typé « Trails Courts »)
5°) Le Toucher devenu plus Moelleux.
6°) La Stabilité de la Chaussure dans le Technique.
7°) La nouvelle Mini-Guêtre (Confortable & Protectrice).
Points Forts: 1°) L’Arrière de la Tige qui se Déstructure (dans le Technique, les Descentes…)
2°) Une Chaussure moins Dynamique que les Modèles Concurrents.

Un très bon Compromis entre Dynamisme, Sensations Proches du Sol et Toucher Moelleux !

Les utilisateurs de la version 1 des Zinal ne seront clairement pas dépaysés par cette version 2: on retrouve, sans surprises, sensiblement les mêmes sensations de dynamisme et d’agilité qui constituent les traits distinctifs de la Zinal au sein de la gamme Hoka. On note tout de même, au fil des kilomètres, quelques variations dans le comportement de la chaussure. Des petits changements ont en effet été apportés au modèle entre les deux versions: ses concepteurs ont tout d’abord légèrement abaissé son profil de semelle (de 2 mm), pour s’établir dorénavant à 30 mm au niveau du talon. Et cela se ressent légèrement sur le terrain: les Zinal 2 offrent aux athlètes des sensations un tantinet plus proches du sol que la version 1. Cela procède sans doute de la volonté de la marque de rendre la chaussure encore plus dynamique, mais cet abaissement est également sans doute à relier au changement de composé à l’intérieur de la semelle intermédiaire: fini le Profly, place maintenant à une mousse en Eva, assez mince et peu dense, qui devient d’ailleurs apparente de l’extérieur (en couleur rouge orangée). On aurait pu à priori s’interroger sur la pertinence de ces changements, mais ils se révèlent en fait bienvenus et assez judicieux: la Zinal 2 offre encore un meilleur compromis entre sensations proches du sol et soutien. Pour faire simple, la Zinal 2, c’est la Hoka qui permet de retrouver le contact avec le terrain et renouer avec le travail de proprioception, mais tout en bénéficiant de la “touche” Hoka et d’un minimum de soutien. C’est sans doute la meilleure réussite de la chaussure: être proche du terrain, tout en proposant aux athlètes un minimum de rebond, notamment au niveau du médio-pied et du talon. La mousse en Eva apporte surtout sur cette version 2 un toucher beaucoup plus moelleux que celui de la version 1, qui aura de quoi rassurer les habitués de la marque.

Bref, la Zinal – d’autant plus avec cette version 2 – devient une chaussure de véritables compromis: grâce à son soutien et ses qualités d’amorti, elle constitue surtout un modèle orienté “trails courts” beaucoup moins exigeant que bien des modèles concurrents. Pour le dire autrement, c’est une chaussure que je trouve beaucoup plus accessible pour le coureur de milieu de peloton que des Salomon S-Lab Pulsar, des Adidas Speed Pro ou encore des The North Face Vectriv Sky par exemple: elles sollicitent en particulier beaucoup moins le travail du pied et nécessitent d’avoir la cheville moins musclée que ces modèles au demeurant un poil élitistes. En réalité, les Zinal 2 sont des chaussures orientées trails courts, mais dans un sens assez extensif: elles sont avant tout dessinées pour accompagner les athlètes lors de leurs séances intenses à l’entrainement et sur des compétitions autour de 20-30 km, mais c’est une chaussure que je n’aurai aucun souci à emmener sur des formats marathon, et même un peu au-delà. L’autre avantage des Zinal 2 est, me semble t-il, d’être adaptées à une assez grande variété d’usages et de rythmes de course: là aussi, contrairement à des modèles hyper minimalistes et dynamiques (types Salomon Pulsar, Evadict Race Light…), les Zinal sont des chaussures qui savent s’adapter à des rythmes de course un peu plus lents et donc à une pratique un peu plus orientée “détente” de la course à pied!

« La Zinal, c’est la Hoka qui permet de retrouver le contact avec le terrain et renouer avec le travail de proprioception, mais tout en bénéficiant de la “touche” Hoka et d’un minimum de soutien! »

Par contre, la contrepartie, c’est que les Zinal 2 apparaissent un peu moins dynamiques que tous ces autres modèles hyper légers et minimalistes du marché. Face à la course à l’hyper légèreté et au minimalisme, Hoka a fait le pari de l’alternative: celui de proposer un minimum de soutien et d’amorti, sans doute pour convenir au plus grand nombre. Les Zinal n’en demeurent pas moins une des chaussures parmi les plus réactives du marché. Il s’agit en tout cas du modèle de la gamme trail d’Hoka le plus performant sur ce plan, bien loin devant les Torrent qui ont pourtant un stack plus bas. Son dynamisme, la Zinal le doit en fait beaucoup à son profil de semelle particulièrement agressif: on retrouve en effet la même double incurvation (d’autant plus prononcée à l’avant!) de la semelle que sur la version 1, qui favorise une attaque sur le médio-pied et qui porte littéralement la foulée vers l’avant. Soulignons également que la chaussure a été allégée d’une quinzaine de grammes entre les deux versions, passant de 242 à 227 grammes. Le changement de semelle intermédiaire joue également sans doute un peu: la nouvelle mousse en Eva apporte en effet un poil plus de réactivité à la foulée en comparaison du composé Profly. Bref, la Zinal 2 n’est pas la chaussure la plus dynamique du marché, mais des progrès ont toutefois été réalisés par rapport à la version 1!

Une Chaussure qui devient (presque) Tous Terrains!

Mais la plus grosse amélioration apportée par Hoka à cette deuxième version des Zinal se situe assurément au niveau de la semelle extérieure. Là aussi, les changements apparaissent assez mineurs – tout du moins en apparence -, mais ils viennent pourtant totalement changer la nature de la chaussure, en venant largement élargir son spectre des possibles sur le plan des terrains! Pour faire simple: si la première version de la Zinal était une chaussure essentiellement dessinée pour évoluer sur des terrains compacts et pas trop techniques, cette version 2 devient un modèle beaucoup plus tous terrains, capable notamment de s’aventurer sur des sols plus meubles et techniques. Les concepteurs de la chaussure ont en fait choisi de conserver le composé Vibram Megagrip Litebase (en version amincie et allégée!) mais, sur la version 2, les crampons deviennent à la fois plus denses et proéminents: on passe en effet de crampons de 4 à 5 mm d’épaisseur. Sur la version 2, les crampons recouvrent surtout toute la surface de la semelle alors qu’ils étaient quasi absents de sa partie centrale sur la version 1. Notons enfin que la semelle Vibram est désormais équipée de la technologie Traction Lug, des micro-aspérités dessinées à la surface des crampons qui permettent d’en améliorer le grip, notamment dans les conditions humides. Autrement dit, les Zinal disposent maintenant de ce qui se fait sans doute de mieux en la matière sur le marché!

« Si la première version de la Zinal était une chaussure dessinée pour évoluer sur des terrains compacts et pas trop techniques, cette version 2 devient un modèle beaucoup plus tous terrains, capable notamment de s’aventurer sur des sols plus meubles et techniques. »

Et concrètement, sur le terrain, les améliorations sont tout simplement énormes. Les Zinal “nouvelle version” disposent d’une accroche vraiment polyvalente et sont désormais capables de s’aventurer aussi bien sur des terrains compacts que décomposés. La différence la plus évidente par rapport à la version 1 concerne surtout les sols meubles typiques des sous-bois (terre molle, feuilles mortes…): l’adhérence de la chaussure devient vraiment très bonne sur ce genre de terrains, même lorsque les conditions deviennent humides et les sols décomposés. La technologie Traction Lug offre en particulier un très bon grip sur les terrains boueux, voir très gras, en même temps qu’elle évite que la terre et les débris ne collent à la semelle. Clairement, les Zinal 2 deviennent une des chaussures pour formats courts offrant une des meilleures accroches sur terrains gras sur le marché. On ne peut donc que se féliciter de cette amélioration!

Mais on aurait tort de définir la Zinal 2 comme étant une chaussure uniquement dévolue aux sous-bois. Comme la version 1, c’est un modèle qui est également capable d’évoluer sur des sentiers plus compacts et roulants (types gravel) où son agilité, combinée à son profil de semelle incurvé, permet de dérouler une foulée assez fluide. Mais la plus grande surprise a été de constater que la Zinal s’en sortait tout aussi bien sur des sentiers plus techniques, comportant par exemple quelques cailloux ou racines. Il s’agit en effet d’une chaussure qui conserve une assez bonne stabilité sur des terrains plus accidentés, grâce à sa base de semelle particulièrement large. Leur agilité fait par ailleurs merveille dans les singles assez tortueux et techniques en montagne: les Zinal offrent en particulier une pose du pied assez précise et elles parviennent à particulièrement bien se faufiler entre les obstacles. La seule limite des Zinal concerne les terrains vraiment techniques et alpins, situés en haute montagne: les chaussures pâtissent d’un trop gros manque de protection (pare pierres fin, peu de renforts latéraux…) pour véritablement s’exprimer dans ce genre de contextes et être emmenées sur des épreuves types skyrace… Nous le verrons, elles souffrent également d’un manque de maintien à l’arrière. Les Zinal 2 n’en demeurent pas moins très polyvalentes. En tout cas, elles le sont beaucoup plus que la version 1!

Une nouvelle Tige beaucoup plus Technique (mais avec quelques défauts)!

Mais des changements importants ont également été opérés au niveau de la partie supérieure de la chaussure. Ce sont d’ailleurs sans doute les transformations les plus évidentes et les plus visibles à l’œil extérieur. Hoka a en effet choisi d’équiper cette deuxième version des Zinal d’un nouveau type de tige, vraiment plus technique que celle qui équipait la version 1 de la chaussure. La marque a en fait opté pour un composant en polyester qui rend la tige de la chaussure à la fois assez fine et minimaliste. Clairement, avec ce nouveau composé, on gagne à la fois en confort et en durabilité: le pied devient nettement mieux enveloppé que sur la première version de la chaussure mais, surtout, le nouveau mesh apparait beaucoup plus résistant à l’usure et aux déchirures que le fameux mesh en jacquard qu’utilise pourtant la marque sur nombre de ces modèles trail. On notera également, parmi les changements bienvenus, l’apparition d’une mini-guêtre – confectionnée en tissus élastiques – qui s’apparente assez fortement au collier anti-débris qu’utilise Salomon sur nombre de ses modèles S-Lab. Hoka a eu raison de s’inspirer de la marque annecienne car la mini-guêtre de la Zinal 2 s’avère assez agréable à porter (elle colle assez bien le bas de la cheville, sans créer de frottements), tout en empêchant assez efficacement l’intrusion de débris à l’intérieur de la chaussure! J’ai surtout apprécié retrouver le même chaussant vraiment accueillant que sur la version 1, qui tranche avec le fit souvent (très) sérré de la plupart des modèles typé trails courts du marché: les pieds ne sont pas à l’étroit à l’intérieur. Au contraire, il y a même pas mal de place, que ce soit au niveau de la boîte à orteils ou de la coque talon, de quoi convenir assez bien aux pieds un peu forts et larges. Le fait que l’empeigne soit « unibody » (la tige, la languette et la mini-guêtre étant thermosoudées en elles) apporte également pas mal de confort, notamment sur la partie supérieure du pied.

« J’ai surtout apprécié retrouver le même chaussant vraiment accueillant que sur la version 1, qui tranche avec le fit souvent (très) sérré de la plupart des modèles typés trails courts du marché! »

Bref, à priori, la nouvelle tige des Zinal s’apparente à une vraie réussite. Les améliorations sont en effet notables par rapport à la version 1, mais le tableau est pourtant loin d’être parfait: le principal problème de cette nouvelle tige, c’est qu’elle manque d’un peu de structure, surtout à l’arrière, ce qui se répercute irrémédiablement sur les qualités de maintien de la chaussure. C’est un défaut qui apparait en réalité surtout lorsqu’on emmène les Zinal 2 dans des sections un tant soit peu techniques: le talon et le bas de la cheville ne sont clairement pas bien maintenus par la partie arrière de la tige, si bien qu’ils ont tendance à se balader à gauche et à droite dans ce genre de terrains. L’arrière de la tige a même tendance à totalement se déstructurer lorsqu’on court à vive allure dans des singles un peu tortueux, en particulier dans les descentes, ce qui devient assez inconfortable au fil des kilomètres. Bref, c’est sans doute l’unique (gros) défaut de la Zinal 2, mais il est tout de même d’importance. Il pourra même se révéler rédhibitoire pour certains athlètes, en particulier pour celles et ceux qui comptent utiliser les chaussures dans du technique et notamment dans les cailloux… C’est surtout vraiment dommage : pour le dire assez clairement, la chaussure aurait été parfaite si elle avait été équipée d’une tige en Matryx (comme c’est le cas de la Tecton X 2)! Espérons donc que réparation sera faite pour la version 3 de la chaussure!