Evadict a sorti il y a quelques semaines ses deux premiers bâtons pour le trail, l’un en carbone, l’autre en aluminium, de quoi compléter un peu plus son catalogue de produits à destination des traileuses et des traileurs. Et, comme à son habitude ces dernières années, Decathlon réussit le tour de force de proposer des produits de qualité… tout en cassant les prix ! Commercialisé à seulement 100 euros, le bâton en carbone fait également figure de produit parmi les plus légers du marché, bien loin devant les produits de certaines grandes marques spécialisées. De conception minimaliste, mais aux finitions soignées, le bâton d’Evadict a de quoi séduire un large panel d’athlètes allant des traileurs débutants à ceux plus exigeants… et de fait tout pour bousculer un micro-marché qui semblait pourtant quelque peu inébranlable ! Bref, gageons que le bâton carbone d’Evadict va au moins autant faire parler que la désormais célèbre chaussure Race Light.

En Résumé

Comme des Black Diamond… mais plus Légers !

Il existe deux types de bâtons de trail en carbone sur le marché, les premiers à dragonne simple, les autres à dragonne à gantelets tels que les produits Léki ou encore TSL. Les premiers sont les plus répandus. Minimalistes, ils sont aussi sans doute ceux qui sont les plus simples à utiliser. C’est donc assez logiquement qu’Evadict a opté pour cette forme de bâton pour venir concurrencer certains marques spécialisées comme Black Diamond ou encore Swix… mais pas seulement au niveau du prix !

« Avec ses 141 grammes (en 110 cm) sur la balance, le produit d’Evadict est tout simplement le deuxième bâton pliable à dragonne simple le plus léger du marché! »

Car le gros point fort des bâtons d’Evadict est de figurer parmi les produits les plus légers du marché. Avec ses 141 grammes (en 110 cm et 148g en taille 120 cm) sur la balance, le produit d’Evadict est tout simplement le deuxième bâton pliable à dragonne simple le plus léger du marché, juste derrière le Léki NéoTrail FX One Superlite (131 g), mais assez loin devant les produits Black Diamond (aux alentours pour la plupart de 170-180 g) ou encore les produits Swix (le Sonic Pro Trail est affiché à 167 g). Pour être tout à fait complet, il constitue le troisième bâton 3 brins le plus léger du marché, puisque le nouveau Léki Ultratrail FX One Superlite, avec dragonne à gantelet, est affiché à 137 grammes. Et sur le terrain, cela se ressent immédiatement : les bâtons font figure de véritables poids plumes et sont très facilement transportables à la main, d’autant que le tube en carbone est assez fin et donc facilement préhensible. La différence se situe surtout sur les sections roulantes, où on court et on porte les bâtons à la main : les tensions et douleurs sur les bras sont tout de suite moins importantes. Les bâtons parviennent également à se faire facilement oublier lorsqu’ils sont rangés dans un carquois ou fixés via un système d’attaches. Bref, un vrai avantage comparatif !

Le confort et le minimalisme priment également sur le haut des bâtons : la dragonne est très simple et minimaliste. Elle est constituée d’une sangle, assez large, qui est facilement réglable par scratch. La poignée est quant à elle constituée d’une mousse en Eva étonnement souple et moelleuse. Je l’ai trouvé particulièrement confortable, en tout cas plus que les poignées rigides d’autres marques, et elle a surtout l’avantage d’éviter les frictions et donc l’apparition d’ampoules au fil des heures. La partie supérieure de la poignée est volontairement très proéminente. En tout cas, elle semble encore plus prononcée que sur les bâtons Black Diamond et cela a le mérite d’offrir une très bonne préhension sur le dessus des bâtons. C’est particulièrement utile pour celles et ceux qui, comme moi,  apprécient,  de positionner leurs mains sur le dessus de la poignée dans les montées très raides… même si cela peut poser quelques soucis au moment de ranger les bâtons, nous le verrons ensuite.

« Le dernier brin coulisse très bien à l’intérieur de la poignée lorsque le bâton est replié et je n’ai ressenti aucune rigidité dans le bouton poussoir. Bref je n’ai toujours pas eu à user du WD40 pour fluidifier les mécanismes et c’est clairement une bonne nouvelle! »

Le système de pliage et de dépliage du bâton est enfin constitué d’un petit bouton poussoir situé sur le haut de l’accessoire. Rien de révolutionnaire ici mais j’ai tout de même trouvé le bouton assez fluide et facile à utiliser. Il y a de manière plus générale beaucoup de tension dans le bâton ce qui permet de le déplier et de le replier très rapidement. J’ai également trouvé que les encoches situées aux extrémités de chaque brin avaient été particulièrement soignées : elles s’imbriquent parfaitement les unes dans les autres de sorte à éviter tout jeu et donc toute vibration lorsque le bâton est déplié, la composition du tube en carbone faisant le reste. Je pense que les matériaux utilisés y sont pour beaucoup (notamment du cuivre ?). Le dernier brin coulisse d’ailleurs très bien à l’intérieur de la poignée lorsque le bâton est replié et je n’ai ressenti aucune rigidité dans le bouton poussoir. Bref je n’ai toujours pas eu à user du WD40 pour fluidifier les mécanismes, comme sur mes bâtons Léki, et c’est clairement une bonne nouvelle ! Je suis plus largement assez rassuré sur la durabilité du bâton et notamment sur sa solidité : les jointures en plastique entre brins ont l’air particulièrement solides et résistantes, tout comme le tube : durant le test, j’ai beaucoup utilisé la paire de bâtons sur des sentiers assez techniques et rocailleux, notamment dans Belledonne. Ils résistent particulièrement bien aux chocs. Seule le peinture s’écaille un peu mais c’est un moindre mal et c’est un peu le lot de tous les bâtons !

Des Petits Défauts au niveau de la Poignée

Si j’ai globalement été séduit par les bâtons en carbone d’Evadict, je leur trouve cependant quelques petits défauts qui se situent notamment au niveau de la poignée. Si j’ai tout d’abord apprécié le confort que procure la mousse en Eva, j’ai tout de même trouvé que celle-ci pouvait manquer un peu de grip lorsque l’humidité et notamment la transpiration font leur apparition dans la paume des mains. La poignée du bâton d’Evadict souffre par exemple ici un peu de la comparaison avec les poignées en liège de Léki et ou encore de celles creusées de sillons de Black Diamond. Peut-être aurait-il été judicieux de créer quelques aspérités à la surface pour éviter ce genre de désagréments ? J’ai pour ma part remédié au problème en portant des mitaines/gantelets.

L’autre défaut des poignées des bâtons d’Evadict est qu’elles sont particulièrement proéminentes, un peu plus que sur les bâtons Black Diamond me semble t-il, ce qui peut poser quelques soucis au moment de ranger les bâtons. La difficulté se pose surtout avec les boucles de certains systèmes d’attaches de ceintures (comme la Compressport Free Pro) qui se révèlent assez étroites pour passer les grosses poignées de la paire de bâtons d’Evadict. Bref, on est obligé de s’arrêter de courir et de passer un peu plus de temps pour ranger ou défaire ses bâtons. Sensiblement le même souci apparaitra lorsqu’on utilisera le custom quiver de Salomon : la paire est assez difficile à ranger et surtout à déloger du carquois. Il faut surtout songer à orienter les deux poignées vers le haut afin qu’elles restent en dehors du carquois. On aura par contre moins de mal à les stocker dans le carquois d’Evadict, plus large, et logiquement davantage compatible avec la paire de bâtons. Au final, mis à part ces deux contraintes, je ne vois aucune raison pour les athlètes préférant les bâtons à dragonne simple de s’orienter vers les modèles – plus lourds et plus chers – d’autres marques!

Où se le Procurer?

Bâtons Evadict Carbone Matériaux: 60% Carbone Poids: 141 g (taille 110) Dragonne: Classique Brin(s): 3 – Pliables Pointe: Carbure de tungstène Prix: 100 euros

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