Altra sort en ce début d’année 2023 une nouvelle version des Lone Peak, son modèle trail le plus ancien et le plus emblématique. La Lone Peak 7 constitue en réalité la 12ème version du modèle puisque, pendant de nombreuses années (jusqu’à la version 5!), la marque américaine a décliné les noms des différentes versions par tranches de 0,5 points (Lone Peak 3.5, 4.5, ect). Pas de grosse révolution annoncée sur cette nouvelle déclinaison: ses concepteurs ont surtout apporté des changements à la marge (au niveau de l’empeigne, de la semelle externe…) avec l’idée d’amener un peu plus de confort et d’accroche à la chaussure… mais pas de quoi dépayser les inconditionnels du modèle qui retrouveront dans ces Lone Peak 7 les sensations minimalistes des origines. Une chaussure qui, dès les premiers kilomètres, apparaît logiquement assez radicale et exigeante… et qui, comme les versions précédentes, aura donc ses admirateurs et ses détracteurs ! 

En Résumé

Une Chaussure résolument Minimaliste… et assez Exigeante! 

Il y a des chaussures sur le marché qui constituent de véritables valeurs refuges et les Lone Peak en font assurément partie. Quand on se les procure, on sait grosso modo à quoi s’attendre et cette version 7 ne déroge pas à la règle : dès les premières foulées, on retrouve les sensations assez naturelles qui ont fait la renommée de la chaussure à ses débuts. Le pied est assez proche du sol et on ressent particulièrement bien les aspérités du terrain lors de la foulée. Le stack, identique à la version 6, est en effet assez bas (seulement 25 mm), mais on ressent surtout l’absence de mécanismes de stabilisation à l’intérieur de la semelle intermédiaire. Il y a en fait assez peu de “filtre terrain”: c’est une chaussure qui vous met en prise assez directe avec le sol et qui demande aux pieds de beaucoup travailler durant l’effort. Je crois que c’est un modèle qui conviendra avant tout aux athlètes à la recherche de sensations naturelles durant leurs sorties et qui apprécient beaucoup le travail de proprioception en courant. Ce minimalisme est par ailleurs renforcé à la fois par le drop 0 et par la position du pied à plat spécifiques aux chaussures Altra. Leur relative légèreté et leur assez grande flexibilité font ensuite le reste! Ce sont en fait un peu l’antithèse des Outroad, que la marque a sorti récemment à destination des athlètes débutants/occasionnels. Bref, ce sont des chaussures que j’ai trouvé assez plaisantes, par leur souplesse et leur réactivité… mais il faut clairement avoir un petit penchant pour le minimalisme pour pouvoir les apprécier !

« Il y a assez peu de “filtre terrain”: c’est une chaussure qui vous met en prise assez directe avec le sol et qui demande aux pieds de beaucoup travailler durant l’effort! »

Les Altra Lone Peak 7 m’ont en fait un peu fait penser aux Nnormal Kjerag. En tout cas, je trouve que c’est un point de comparaison assez intéressant. On retrouve en effet – à certains égards – la même radicalité et notamment les mêmes sensations naturelles que sur le modèle co-conçu par Kilian Jornet. Les Lone Peak 7 sont de fait assez exigeantes: ce sont des chaussures qui demandent un peu de temps d’adaptation et quelques sorties pour s’y accoutumer. Elles ont tendance à un peu sur-solliciter la cheville durant la foulée et m’ont en particulier pas mal échauffé les fibulaires durant les premières sorties (elles induisent pas mal de mouvements latéraux de la cheville). Bref, c’est un modèle qui demande d’avoir la cheville à la fois particulièrement élastique et musclée… et que je déconseillerais de fait aux athlètes débutants, à celles et ceux qui ont les chevilles assez fragiles (notamment sujettes aux entorses) ou bien encore aux coureurs lourds. C’est d’autant plus vrai que l’amorti des Lone Peak 7 est assez modéré et plutôt compact. On retrouve la même mousse Altra Ego que sur les Outroad mais elle est ici moins épaisse. Elle procure un rebond, assez dur, mais équilibré et présent sur toutes les parties du pied, mais on ressent par contre assez peu de retour d’énergie. C’est au pied et à la cheville d’exercer tout le travail de propulsion! On voit ici nettement la différence avec la mousse Eexpure, particulièrement réactive, utilisée sur les Kjerag. Ces caractéristiques offrent tout de même aux chaussures une certaine polyvalence du point de vue des distances: elles disposent de suffisamment d’amorti pour être utilisées sur des distances intermédiaires, mais je n’hésiterais pas également à les emmener sur des formats plus courts (même si elles sont un poil lourdes). Je les trouve par contre un peu trop exigeantes pour être utilisées sur des formats longs. Plus encore, c’est un modèle qui me semble surtout adapté aux compétitions et/ou aux sorties actives en entraînement mais qui, de fait, apparaît plus incompatible avec une pratique un peu “chill” du trail! 

Une Chaussure plutôt Typée Montagne et Terrains Techniques

Sans trop de surprises également, les Altra Lone Peak 7 se définissent comme des chaussures plutôt adaptées à la montagne et aux terrains techniques. En tout cas, elles apparaissent beaucoup plus à l’aise dans le dénivelé que sur les sections roulantes. Je les ai, pour ma part, particulièrement apprécié dans les singles relativement techniques et dans le up and down. Leur agilité les rend particulièrement efficaces dans les relances et leur permet de se faufiler particulièrement bien entre les obstacles. Elles offrent suffisamment de flexion dans les montées, notamment au niveau des orteils, et sont particulièrement dynamiques dans les descentes. Bref, c’est une chaussure qui se plaît aussi bien sur des séances de montées/descentes, sur des parcours en sous-bois comportant un peu de dénivelé, que sur des terrains plus acérés en montagne. J’ai par contre eu beaucoup plus de mal à les utiliser sur des sections roulantes. Leur profil de semelle est assez plat et leur côté assez rugueux fait qu’elles ont tendance à assez facilement “taper” sur le plat. Bref, ce n’est pas un modèle véritablement fait pour courir de nombreuses heures sur de longues pistes ouvertes et roulantes ! 

J’ai par ailleurs été assez séduit par leurs qualités d’accroche qui se révèlent être assez polyvalentes. Sans surprises, les concepteurs de la chaussure ont ici repris le célèbre composé MaxTrac de la marque mais quelques changements ont tout de même été apportés par rapport à la version 6: les crampons sont, sur la nouvelle version, un peu plus denses et des rainures ont été dessinées au centre de la semelle, pour en améliorer encore l’adhérence. J’en en fait trouvé que les Lone Peak 7 s’en tiraient le mieux sur les terrains meubles et décomposés (sous-bois, feuilles mortes…). Les crampons sont assez agressifs et offrent en effet une bonne adhérence sur ce type de sols, en montée comme en descente. Les concepteurs de la chaussure ont par ailleurs eu la bonne idée de sur-prolonger la semelle externe à l’arrière pour offrir encore plus d’emprise au sol à la chaussure dans les dévers. Cette excroissance se révèle également particulièrement utile lorsque les conditions deviennent plus humides: elle permet à la chaussure de s’en sortir plutôt honorablement sur les sols gras et boueux, en dépit de crampons qui demeurent assez peu proéminents. Ce n’est toutefois pas l’assurance tous risques car la terre et les débris ont souvent tendance à rester accrochés aux crampons, notamment au milieu de la semelle… Des petits débris et cailloux ont aussi tendance à se coincer dans les rainures situées au milieu de semelle, ce qui altère parfois un peu l’accroche! La semelle MaxTrac s’en sort toutefois également assez bien sur les sols plus compacts: la densité de ses crampons offre en particulier une bonne adhérence sur les sols rocailleux, même si la stabilité n’est pas toujours excellente, moins en raison des qualités de la semelle externe que du minimalisme de la chaussure ! Les Lone Peak n’en demeurent pas moins des chaussures un peu passe-partout, qui conviennent en particulier assez bien aux terrains mixtes (composés de sols meubles, de cailloux…) que je rencontre sur mes terrains d’entrainement ! 

« Les concepteurs de la chaussure ont eu la bonne idée de sur-prolonger la semelle externe à l’arrière pour offrir encore plus d’emprise au sol à la chaussure dans les dévers. »

Les Lone Peak 7 s’en sortent enfin assez bien sur le plan de la protection! L’empeigne de la chaussure a été assez profondément remaniée par rapport à la version 6 et les bandes de protection semblent avoir pas mal diminué: il n’y en a désormais qu’une seule, large, située au niveau du médio-pied. Elle est associée à une petite plaque de protection en plastique située au niveau du talon, mais j’ai trouvé que le dispositif était suffisant pour protéger les pieds dans les sections relativement techniques. L’empeigne est en fait particulièrement épaisse et protège assez bien le pied des petits chocs. Les bandes et la plaque de protection à l’arrière, tout comme le pare-pierre assez large, permettent par ailleurs de protéger les pieds des athlètes des gros obstacles à ces endroits stratégiques. Il n’y a en fait véritablement qu’à l’avant, sur les côtés, que la protection est un peu moindre et presque insuffisante… mais c’est assurément l’un des modèles de la gamme Altra qui sera le plus adapté pour les terrains techniques, notamment pour la haute montagne! 

Des Qualités de Confort un peu Ambivalentes 

Mon ressenti sera par contre un peu plus partagé concernant les qualités de confort de la chaussure. Là aussi, on retrouve l’ADN du modèle: la Lone Peak 7, comme ses prédécesseurs, est une chaussure qui offre de la place et qui conviendra autant aux pieds standards qu’à ceux plus forts. J’ai en particulier apprécié la toe box, assez généreuse, qui offre une assez grande liberté aux orteils. Globalement, il s’agit d’une chaussure qui propose également un assez bon maintien aux pieds durant l’effort. C’est en fait surtout le cas au niveau du médio-pied, endroit où l’empeigne comporte le plus de structure, un peu moins à l’arrière où le talon a un peu tendance à bouger. Le désagrément est assez léger mais, au fil des heures, cela peut devenir un peu gênant et créer quelques tensions dans la cheville. Le problème se pose surtout dans les sections assez techniques qui obligent la cheville à bouger latéralement. J’ai essayé de compenser en resserrant le laçage mais cela m’a créé en retour quelques tensions au-dessus du pied, notamment au niveau des releveurs. La languette est en effet assez épaisse et protectrice mais peut devenir également un poil contraignante lorsque le laçage est un peu serré. A part ses légers soucis de maintien, j’ai tout de même trouvé la tige assez agréable à porter: elle est particulièrement épaisse et enveloppante tout en étant assez respirante. Elle m’apparaît surtout particulièrement résistante et durable, ce qui constitue un atout bien évidemment non négligeable. En tout cas, je n’ai constaté jusqu’ici aucun signe d’usure alors que je les ai emmené dans des sections déjà assez techniques!

Vidéo de Présentation

Où se les Procurer?

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Hommes Drop: 0 mm Poids: 312 g Hauteur Talon: 25 mm Fit: Large Catégorie: Terrains Accidentés/Montagne Usages: Terrains Moyennement à Très Techniques (Compacts & Meubles)/Courtes & Moyennes Distances Prix: 160 euros

Femmes Drop: 0 mm Poids: 265 g Hauteur Talon: 25 mm Fit: Large Catégorie: Terrains Accidentés/Montagne Usages: Terrains Moyennement à Très Techniques (Compacts & Meubles)/Courtes & Moyennes Distances Prix: 160 euros

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