Test de la Go’lum Piom + 3

Publié le 1 décembre 202311 janvier 2024 par admin

Go’lum est devenue en quelques années seulement une des meilleures références sur le marché des frontales dédiées à la pratique du trail. La startup, basée à Annecy, a choisi de proposer, en cette fin d’année 2023, les 3èmes versions de la Piom + et de la Piom, ses deux frontales les plus haut de gamme, la première se différenciant de la seconde en étant équipée du fameux mode “intelligent”, qui fait à la fois la spécificité et la réputation des produits de la marque. Go’Lum nous a offert l’opportunité de tester en avant-première la Piom + 3. Allons droit au but: il n’y a pas de grosse révolution annoncée, en tout cas sur le papier, cette version 2023 s’inscrivant largement dans la continuité de la version 2. Go’Lum a surtout choisi de retravailler ce qui constituait déjà les points forts de sa lampe, à savoir l’autonomie, le confort ou encore la puissance lumineuse, pour encore mieux se distinguer de la concurrence. Mais s’il ne fallait ne retenir qu’une seule amélioration, elle serait assurément à resituer sur le plan de l’autonomie: la Piom + 3 gagne tout simplement environ 20% d’autonomie (et encore plus sur les modes automatiques) par rapport à la version 2 et s’affirme comme la frontale qui vous permettra de passer au minimum deux nuits (si ce n’est trois!) en utilisant une seule batterie… rien que ça! Clairement, avec cette version 3, la Piom + se définit tout simplement comme la nouvelle frontale de référence pour les formats longs, l’ultra-endurance et l’itinérance en trail. On voit clairement la patte de Luca Papi, qui a collaboré à la conception de la lampe!

En Résumé

Puissance (Max): 1.000 lumens (1.500 en « boost »)
Autonomie: 65h
Niveaux d’Intensité: 5
Poids: 115 g (batterie incluse)
Portée d’éclairage (Max): 110 m
Mode Automatique: Oui (2)
Alimentation: Batterie
Etanchéité: Oui (IPX4)
Pour Qui? Pour Quoi?: Frontale orientée à la fois « Compétitions » & « Entrainements »/ des Trails courts, en passant par les Ultras formats 100 Miles, jusqu’à l’Itinérance de Quelques Jours/ Ultras XXL.
Points Forts: 1°) Les Modes « Intelligents » qui ajustent l’Intensité lumineuse à vos Besoins
2°) L’Autonomie largement Améliorée (qui permet de passer au minimum 2 nuits)
3°) La Qualité du Faisceau Lumineux (Dense, Homogène & « Mixte »)
4°) Le Dédoublement en 2 Modes Intelligents (Trails Courts/Trails Longs)
5°) La Légèreté de la Frontale (10 grammes en moins)
6°) Le Confort (Répartition des Charges, Support Frontal Flexible…)
7°) La Simplicité d’Utilisation (Mise en Marche, Switchage entre Modes…)
Points Faibles: 1°) Le 1er Mode « Intelligent » parfois Inadapté dans les Contextes Techniques (Phases de Marche)
2°) Une Intensité Lumineuse Max un peu Inférieure à la Concurrence

**La Qualité Lumineuse et le(s) Mode(s) Automatique(s) : la Piom + continue de s’appuyer sur ses Points Forts!**

On ne change pas une équipe qui gagne! Chez Go’Lum, on l’a bien compris, puisque la marque a choisi de continuer à s’appuyer sur les deux points forts et traits distinctifs de la Piom +. En réalité, pour faire simple, la spécificité de la Go’Lum Piom + par rapport à toutes les autres lampes frontales du marché tient à la fois à la qualité lumineuse qu’elle propose et à ses deux modes automatiques. Et cette troisième version de la Piom + ne déroge absolument pas à la règle!

L’une des grosses qualités de la Piom + 3 relève assurément de la qualité de son faisceau lumineux. Il s’agit tout simplement de l’une des frontale de trail les plus performantes sur ce plan. La lampe de Go’Lum est en réalité équipée de plusieurs sources lumineuses: Quatre leds blanches viennent constituer le faisceau, comme sur les versions antérieures des Piom +. Cette multiplicité des sources permet d’offrir une source lumineuse particulièrement dense et homogènement répartie. Pour le dire autrement, il n’y a pas de halo lumineux et la lumière est projetée de manière uniforme, que ce soit devant ou sur les côtés du champ de vision des athlètes. Le faisceau est par ailleurs assez large, ce qui permet de particulièrement bien voir l’environnement qui nous entoure, en particulier sur les modes d’intensités les plus élevés (500 & 1000 lumens). Pour être précis, le faisceau de la Go’Lum est un peu moins large et englobant que celui d’une Stoots, mais il le sera par contre beaucoup plus que celui d’une Petzl Nao RL. La conséquence, c’est que la lumière de la frontale de Go’Lum apparaît particulièrement stable, que ce soit d’ailleurs sur le mode “classique” ou sur les modes “automatiques”, ce qui permet de retarder l’apparition de tout signe de fatigue visuelle. Mais je crois que la plus grosse qualité du faisceau de la Go’Lum est de particulièrement bien refléter les détails et le relief du terrain: la pluralité des sources lumineuses, combinée à la couleur blanche, permet en effet de particulièrement bien faire ressortir les cailloux, les branches ou encore les trous qui se proposent devant nous. On s’en rend compte en particulier lorsqu’on évolue dans des contextes techniques. La Piom + 3 propose enfin un faisceau “mixte”, et ce dès les premiers paliers d’intensité, qui articule une vision de près et une vision au loin, ce qui permet à la fois d’apercevoir ce qui se trouve devant nous, mais également d’anticiper les éventuels obstacles qu’on va rencontrer!

« La Go’Lum Piom + 3, c’est la frontale qui vous procure la juste intensité lumineuse nécessaire à vos besoins, et ce à l’instant T! Et cela aucune autre frontale sur le marché n’est capable de vous l’offrir… »

Tout ceci étant dit, nous n’avons pas abordé ce qui constitue le plus gros atout de la Piom + 3, à savoir ses deux modes “intelligents”. En fait, s’il ne fallait qu’un seul argument pour vous convaincre d’acheter la Piom + 3, ce serait assurément ses modes “automatiques”. Aucun changement n’est à signaler de ce point de vue par rapport à la Piom + 2: cette version 3 s’appuie exactement sur les deux mêmes modes “intelligents”. L’un, de faible intensité, va permettre de maximiser la gestion de l’autonomie, tandis que le second, de haute intensité, va à l’inverse privilégier la puissance. J’ai pour ma part tendance à les présenter autrement: le premier va être un mode dédié à des rythmes de courses assez lents – types rando course ou en endurance fondamentale – et aux terrains globalement pas trop techniques, tandis que le second sera beaucoup plus adapté aux sorties plus rapides, aux rythmes de courses intenses et aux terrains techniques. On pourrait schématiser encore plus en opposant un mode “trails longs & ultras” – avec des intervalles d’intensités allant de 10 à 300 lumens -, et un mode “trails courts & rapides” – proposant des intervalles de 50 à 1000 lumens! Le principe du mode “intelligent” est en réalité assez simple, mais hyper efficace: la frontale ajuste automatiquement son intensité lumineuse à votre allure et aux caractéristiques du terrain (dénivelé, technicité…) sur lequel vous évoluez. A l’usage, on comprend assez rapidement qu’il est fonction des vibrations générées par la foulée du coureur. Concrètement, plus vous courez vite et avez une foulée dynamique et tonique, plus la Piom + éclaire loin et intensément… et vice versa! Pour schématiser encore plus: l’intensité lumineuse va s’intensifier dans les descentes, à mesure que votre vitesse va s’accélérer, et à l’inverse va diminuer dans les montées, en même temps que vous allez décélérer. En fait, la Go’Lum Piom + 3, c’est la frontale qui vous procure la juste intensité lumineuse nécessaire à vos besoins, et ce à l’instant T ! Et cela aucune autre frontale sur le marché n’est capable de vous l’offrir…

Des Gains assez Significatifs sur le Plan de l’Autonomie

Jusqu’ici, on pourrait croire que la Piom + 3 s’inscrit très fortement dans la continuité de la version 2. C’est parce que nous n’avons toujours pas abordé la principale innovation qu’a apporté Go’Lum à sa lampe haut de gamme version 2023. La marque a tout simplement fait d’énormes progrès sur le plan de l’autonomie. Elle annonce par exemple une augmentation d’environ 20% de l’autonomie en utilisation du mode classique… et jusqu’à +50% d’autonomie sur le mode intelligent « priorité autonomie »! Les valeurs sont en particulier assez affolantes pour ce qui est des modes intelligents, en particulier sur le premier (“priorité autonomie/ultras”). C’est bien simple, Luca Papi a réussi à pousser la lampe jusqu’à 37 h d’autonomie…et ainsi à passer plus de 3 nuits avec une seule batterie lors de sa traversée des 7 îles des Canaries il y a quelques mois! Clairement, pour avoir utilisé les deux premières versions de la Piom +, on sent nettement la différence et les améliorations qui ont été effectuées dans ce domaine par Go’Lum: j’ai par exemple réussi à utiliser la Piom + 3 durant une semaine, à raison d’une utilisation par jour (durant environ 1 heure et en utilisant les modes “intelligents”), le tout sans la recharger. Et il restait encore un peu de batterie! Alors, il faut bien évidemment nuancer ces valeurs et bien préciser que tout cela dépendra à la fois des caractéristiques des athlètes, mais également de celles des terrains sur lesquels ils évolueront. Bref, il n’est pas sûr que tout le monde atteigne ces fameuses 37 heures… mais c’est tout de même assez exceptionnel. Il faut bien se rendre compte que cette valeur correspond à un usage en mode “intelligent”, c’est à dire qu’elle correspond à de la lumière “utile”, qui a répondu au moment T aux besoins de l’athlète, en l’occurrence Luca Papi. Elle est donc beaucoup plus significative que les valeurs souvent farfelues – types 100 h d’autonomie en mode 10 lumens – que peuvent annoncer certaines marques…

« Luca Papi a réussi à pousser la lampe jusqu’à 37 h d’autonomie…et ainsi à passer plus de 3 nuits avec une seule batterie lors de sa traversée des 7 îles des Canaries il y a quelques mois!

En réalité, ce gain assez significatif en matière d’autonomie est en partie lié au choix de Go’Lum d’abaisser les seuils d’intensité minimum de ces deux modes “automatiques”, en particulier sur son mode “ultra”/“priorité autonomie”. Concrètement, l’idée a été de proposer encore moins d’intensité lumineuse aux athlètes lors des phases de marche, pour favoriser encore plus l’économie de la batterie. On sent en effet assez nettement la différence par rapport à la Piom + 2 lors de ses phases très lentes, où on se situe dorénavant aux alentours de 10-20 lumens. On devine d’ailleurs assez aisément que c’est une idée qui a germé dans la tête de Luca Papi, un athlète qui est habitué aux formats ultras XXL. Et il faut le dire, c’est globalement plutôt bien vu, l’intensité (lors des phases de marche) étant suffisante sur la plupart des terrains, surtout dans le pas trop technique. J’aurais toutefois deux objections: j’ai trouvé que cette intensité lumineuse était parfois trop faible et donc inadaptée dans certains contextes. Concrètement, la lumière était parfois insuffisante lorsque j’évoluais dans le brouillard ou sur des sentiers particulièrement techniques (comportant de nombreuses branches, roches…), des contextes où je n’avais plus assez de visibilité pour bien voir où je mettais les pieds, même en marchant. De même, cela a pu me poser problème lorsque j’évoluais sur des monotraces comportant pas mal de feuilles mortes, comme on en retrouve beaucoup à cette époque de l’année. Le premier mode “intelligent” perd alors de son efficacité dans ce genre de contextes et oblige à repasser ponctuellement sur le mode “classique” (ou sur le second mode “intelligent”). De la même façon, je me demande si cette intensité sera suffisante pour pas mal d’athlètes en fin d’ultra? On sait effectivement que la fatigue prend alors souvent le pas et demande un peu plus d’intensité lumineuse à ces moments-là. En fait, c’est moins un défaut qu’une limite de cette évolution qui n’en permet pas moins à la frontale de Go’Lum de largement gagner sur les plans de l’autonomie. Le jeu en valait certainement la chandelle! La Piom + était en réalité une frontale déjà particulièrement performante sur les formats ultras (des 100 aux 170 km), mais avec cette évolution, cela lui ouvre les portes de l’ultra endurance, si ce n’est de l’itinérance… domaines où il sera désormais très difficile de venir la concurrencer !

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Confort, Puissance & Packaging: les autres Changements

Go’Lum n’a pas seulement amélioré la Piom + sur le plan de l’autonomie, elle a également apporté quelques retouches dans d’autres domaines, qui viennent elles aussi globalement rendre sa frontale encore plus performante. On notera tout d’abord que cette version 3 de la Piom + a été allégée de quelques grammes par rapport à la version antérieure: elle perd en fait une petite dizaine de grammes pour s’établir à environ 115 grammes. C’est en affinant le boitier central, et notamment en le débarrassant de certains éléments superflus, que la marque est parvenue à cet objectif. Je l’ai pour ma part pesé à 118 grammes, batterie incluse, et à 131 grammes avec le bandeau supérieur. Alors, ça peut paraitre anodin, mais on ressent tout de même la différence lorsqu’on la porte. Là aussi, pour avoir utilisé/testé les deux premières versions, j’ai tout de suite ressenti que le poids était un peu mieux réparti et que la lampe penchait moins à l’avant, ce qui limite encore plus les micro-ballotements qu’il pouvait y avoir dans les descentes. Cela vient surtout encore plus améliorer le confort d’une frontale qui brillait déjà sur ce plan et qui, en outre, a le mérite de s’adapter à une grande diversité de formes de crânes. Go’Lum a par ailleurs eu la bonne idée de conserver son support frontal, souple et malléable, qui vient bien s’adapter aux rondeurs du front à l’avant. Là aussi, concrètement, c’est l’une des rares frontales du marché avec laquelle j’arrive à me passer d’un bandeau supérieur!

« Pour avoir utilisé/testé les deux premières versions de la Piom +, j’ai tout de suite ressenti que le poids était un peu mieux réparti et que la lampe penchait moins à l’avant!

Autre évolution notable, Go’Lum est également parvenu à augmenter la puissance de sa frontale. Plus précisément, la marque a ajouté un mode “boost” de 1500 lumens qui va en réalité surtout servir en cas d’urgence. Il ne dure que quelques secondes (une dizaine) et sera surtout utile pour retrouver sa trace lorsqu’on sera perdu, ou bien lorsqu’on évoluera dans des environnements particulièrement complexes (grosse végétation, gros brouillard…). La Piom + 3 conserve par ailleurs les mêmes 5 niveaux d’intensité lumineuse (40-150-300-500-1000 lumens) en mode classique que les versions précédentes. On aurait peut-être pu espérer un nouveau mode d’intensité, aux alentours de 1200-1250 lumens, ce qui aurait permis à la lampe de Go’Lum de venir rivaliser avec d’autres lampes haut de gamme (comme la Stoots Kiska 2 ou la Petzl Nao RL) du marché sur ce plan? C’est sans doute sur cet aspect qu’on attendra Go’Lum sur de prochaines versions, sans pour autant qu’elle ne soit aujourd’hui à la traîne, loin de là!

Des changements ont également été apportés du point de vue du packaging. Go’Lum inclut toujours le bandeau supérieur ainsi qu’un chargeur – classique ou PowerBank – avec sa lampe. La nouveauté 2023, c’est que la seconde batterie, qui était jusque-là incluse, devient dorénavant proposée en option (à 19 euros). La marque justifie ce choix tout d’abord par un argument environnemental : cela évitera une surproduction de ces composants au demeurant assez polluants (contenant du lithium). L’autre raison, qui est assez liée, c’est que Go’Lum s’est rendue compte qu’une grande partie de ses clients n’utilisait tout simplement qu’une seule des batteries (en laissant l’autre au placard). C’est, de mon point de vue, plutôt une bonne décision, qui laisse en définitive la liberté aux consommateurs d’acheter le strict nécessaire. Je pense que cela satisfera en particulier les consommateurs habitués de la marque, qui possèdent déjà une autre lampe et donc d’autres batteries. A voir si cela aura un impact sur les potentiels nouveaux clients, pour qui la seconde batterie offerte pouvait constituer un argument de vente assez sérieux?

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