Scott nous propose, en ce début d’année 2024, la Kinabalu 3. Sa sortie est passée un peu plus inaperçue que celle de la Supertrac Speed RC, son nouveau modèle hyper léger dédié aux trails courts. Cela s’explique par le fait la Kinabalu est destinée à des usages beaucoup plus “chill” et occasionnels que la Supertrac Speed RC, qui est radicalement typée “Perf”. La Kinabalu constitue en fait – pour simplifier – le modèle le plus polyvalent et confortable de la gamme trail de la marque suisse… en quelque sorte, une sorte de Trabuco ou de Speedgoat, mais à la sauce Scott. La Kinabalu version 2024 a pourtant fait l’objet d’une refonte assez importante: sa semelle a été redessinée, son midsole comporte désormais une double couche de mousse et sa tige a été totalement remodelée, dans l’objectif d’offrir un peu plus de confort aux athlètes. Mais s’il ne fallait résumer la Kinabalu 3 qu’à une seule de ses qualités, ce serait assurément son déroulé de la foulée, qui s’avère indiscutablement des plus agréables et des plus efficaces! Au rayon des défauts, on regrettera en revanche que la chaussure soit à réserver aux contextes globalement peu techniques, du fait notamment de son accroche limitée. Mais qu’on se le dise, les Kinabalu 3 mériteraient d’être un peu plus connues sur le marché: Avec leur double couche de mousse et leur tige technique, elles ont le mérite de constituer une alternative à bien des égards plus confortable à des Asics Gel Trabuco, des Merrell Agility Peak ou des Salomon Sense Ride!  

En Résumé

Drop: 7 mm Poids: 312/297 g Hauteur Talon: 29 mm Fit: Standard Catégorie: Polyvalentes Usages: Moyennes & Longues Distances/ Sentiers peu à moyennement Techniques (Compacts). Types de Pieds: Fins à un peu Larges Poids Athlètes: Intermédiaires à Lourds Rythmes: Modérés à Lents Type(s) de Pratiques: Chaussure plutôt orientée « Détente » & Entrainement (Sorties plutôt « Chill », Rando-Courses…), voir les Formats Longs en Compétitions. Points Forts: 1°) Le Déroulé de la Foulée & l’Economie du Travail de la Cheville 2°) L’Important Soutien sous le Pied (en dépit du Stack assez Moyen) 3°) La Tige qui devient vraiment Technique (Mesh Respirant, Elastique…) 4°) Le Maintien assez Bon & Homogène (jusqu’au bas de la Cheville) 5°) La Durabilité des Composés (Mesh, Thermocollages…) Point Faibles: 1°) L’Accroche assez Limitée (aux Sols Compacts/Durs) 2°) Une Chaussure assez peu à l’Aise dans le Technique (manque de Stabilité, Frottements…) 3°) Un peu Lourde par rapport à ses Concurrentes 4°) Quelques Frictions au Niveau de la Malléole Externe?

Sommaire

1/ Du gros Confort sous le Pied & un très bon Déroulé de la Foulée!

2/ Une Chaussure Taillée pour le pas trop Technique 

3/ Une Empeigne qui devient Technique, Respirante et Durable!

4/ Ou se les Procurer?

Du gros Confort sous le Pied & un très bon Déroulé de la Foulée! 

Scott a opéré de nombreux changements au niveau des profils de semelle des Kinabalu. Leur stack a tout d’abord été légèrement augmenté puisqu’il atteint désormais 29,5 mm au niveau du talon. Il est par ailleurs associé à une hauteur de 22,5 mm à l’avant… ce qui donne un drop assez inédit de 7 mm. Décidément, après le drop de 3 mm des Supertrac Speed RC, Scott semble en faire sa nouvelle marque de fabrique! Les concepteurs de la chaussure ont également choisi d’accentuer un peu plus le rocker des Kinabalu 3: le profil des chaussures devient en effet d’autant plus incurvé par rapport à celui des Kinabalu 2, que ce soit à l’avant, mais surtout à l’arrière! La base de semelle demeure en revanche toujours relativement fine, en tout cas compte tenu de leur gabarit. Elle l’est en tout cas un peu plus que celle de modèles concurrents comme des Hoka Speedgoat 5, ou des Asics Gel trabuco 12! Mais le principal changement par rapport à la version antérieure du modèle concerne la semelle intermédiaire: la marque a choisi de continuer à s’appuyer sur son propre composé – le Kinetic Foam –,  qu’on retrouve sur des Scott Ultra Carbon… mais le midsole comporte désormais une double densité de mousse! Concrètement, une couche un peu moins dense surmonte une autre un peu plus ferme, dans l’objectif d’offrir encore plus de soutien et de rebond aux athlètes!  

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Et les changements s’avèrent assurément payants: sur le terrain, les sensations sont vraiment très bonnes. J’ai tout d’abord été agréablement surpris par la qualité du déroulé de la foulée offerte par les Kinabalu 3. Les transitions sont particulièrement fluides, du talon jusque vers l’avant de la chaussure. On retrouve en fait un peu les sensations offertes par des modèles au double rocker, comme des Salomon S-Lab Ultra by FDH, des Merrell Agility Peak 5, ou des chaussures The North Face: le travail du pied et de la cheville est vraiment bien facilité… et l’économie de la foulée d’autant plus importante au fil des kilomètres. On s’en rend compte en particulier lors de sorties longues, après quelques heures d’efforts! Les Kinabalu 3 proposent par ailleurs beaucoup de soutien aux athlètes. C’est d’ailleurs assez étonnant de la part d’une chaussure au stack aussi bas, en tout cas sous les 30 mm! On sent tout l’apport de la double couche de mousse, qui permet une bonne absorption des chocs durant la foulée. Cela rappelle un peu ce que offrent des Hoka Mafate Speed 4 – qui possèdent elles aussi une double semelle intermédiaire -, mais avec des sensations ici beaucoup moins hautes et maximalistes.  

« Avec les Kinabalu 3, le travail du pied et de la cheville est vraiment bien facilité… et l’économie de la foulée d’autant plus importante au fil des kilomètres! »

Le toucher des Kinabalu 3 a également la particularité d’être plutôt ferme, ce qui contribue aussi à rendre les sensations assez originales. Cela rappelle un peu celles des Merrell Agility Peak 5, mais avec plus de soutien sous le pied. J’ai par ailleurs trouvé que les chaussures offraient un assez bon compromis entre (gros) amorti et (léger) dynamisme: la couche supérieure vient en effet offrir aux pieds du rebond et de la convivialité, tandis que la couche inférieure apporte un peu plus dynamisme. Les Kinabalu 3 n’en sont pas moins des chaussures globalement taillées pour le long: leur gros gabarit, et notamment leur importante semelle intermédiaire, fait qu’elles sont surtout destinées à des rythmes assez lents de course. Leur profil de semelle incurvé leur permettra à l’occasion de passer à la vitesse supérieure et d’attaquer sur le médio-pied, mais clairement leur poids assez important viendra assez vite les limiter sur ce plan. Bref, pour le dire autrement, ce seront surtout des chaussures destinées à des sorties assez “détente” à l’entrainement, en endurance fondamentale, si ce n’est sur des formats rando-courses. En compétitions, elles seront de fait surtout taillées pour du long, si ce n’est du très long! Elles pourront par ailleurs constituer une bonne solution pour les gabarits lourds à la recherche d’une chaussure à la fois pas trop haute et pas trop maximaliste! Il n’y a franchement pas beaucoup de modèles de ce type sur le marché… 

Une Chaussure Taillée pour le pas trop Technique 

Scott a également totalement remodelé la semelle externe des Kinabalu 3. Là aussi, la marque a choisi de conserver le même composé – le Versatil Traction – mais le dessin des crampons a été totalement bouleversé: finis les chevrons hyper denses, allongés et rapprochés, place maintenant à des crampons un peu plus espacés et un peu moins agressifs. Ils disparaissent d’ailleurs quasi intégralement de la partie centrale de la semelle! Et logiquement, ces changements s’en ressentent sur les qualités d’accroche de la chaussure qui deviennent un peu moins polyvalentes. Les Kinabalu 3 vont en réalité surtout être à l’aise sur les sols compacts, qu’ils soient assez lisses ou plus rocailleux. Elles montreront en revanche un peu plus facilement leurs limites dès que les terrains vont devenir meubles et décomposés, que ce soit en sous-bois ou en moyenne montagne. Les Kinabalu 3 s’en sortent en réalité encore assez honorablement lorsque les sentiers sont secs, mais elles perdent par contre beaucoup plus en adhérence dès que les sols deviennent un tant soit peu gras et détrempés… Cela constitue en fait assurément le plus gros défaut du modèle, car cela limite assez nettement leur utilisation dans les conditions humides et hivernales, notamment en sous-bois. J’ai également été un poil déçu par leur grip sur roches humides et lisses, lui aussi assez anodin… Bref, qu’on se le dise, les Kinabalu 3 seront surtout destinées pour évoluer sur des terrains compacts et globalement pas trop techniques! 

« On pourra également emmener les Kinabalu 3 en montagne, mais tant que les sentiers n’en deviennent pas trop sinueux et accidentés! »

Car les chaussures de Scott se trouvent également être un peu limitées du point de vue de la technicité des terrains. C’est un modèle qu’on pourra utiliser jusque sur des terrains moyennement techniques, mais un peu plus difficilement au-delà: j’ai tout d’abord trouvé que les Kinabalu 3 avaient un peu de mal à s’adapter aux contraintes du terrain, en grande partie à cause de leur rigidité. On commence en effet à ressentir assez rapidement quelques tensions au niveau de la partie supérieure des pieds dès qu’on s’aventure dans les cailloux ou des sentiers comportant des racines. Mais c’est un modèle qui peut également assez facilement tourner et perdre en stabilité lorsqu’on évolue dans du technique. Rien de plus étonnant compte tenu de son gabarit et de sa double couche de mousse! Disons qu’il faut avoir une certaine technique, et la cheville assez flexible, pour pouvoir l’utiliser sereinement sur ce genre de terrains! N’est pas Rémi Berchet qui veut, puisque l’athlète de la team Scott les a portées lors de sa 5^ème place sur la Diagonale des Fous 2024. En réalité, pour le coureur un peu “lambda”, les Kinabalu 3 seront surtout à réserver aux contextes assez roulants, en plaine, sur des pistes types gravel, ou encore dans du vallonné. On pourra également les emmener en montagne, mais tant que les sentiers n’en deviennent pas trop sinueux et accidentés. C’est de toute façon sur ce genre de terrains qu’on pourra le plus apprécier leurs qualités d’amorti et leur excellent déroulé de le foulée!  

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Une Empeigne qui devient Technique, Respirante et Durable! 

L’empeigne n’est pas en reste puisque Scott a également effectué de nombreuses modifications sur la partie supérieure de la chaussure. C’est d’ailleurs sans doute à ce niveau que les changements sont les plus significatifs par rapport à la version 2… mais également sans doute les plus opérants! La marque a tout simplement opté pour des composés beaucoup plus techniques que ce qu’elle avait utilisé pour la version 2. Fini le mesh un peu old school, place maintenant à un composé en ripstop qui apparait à la fois plus fin, aéré et élastique que l’ancien. En fait, cela ressemble désormais pas mal aux tiges qu’on retrouve sur des Brooks, comme des Catamount 3 par exemple. Il a le mérite d’être à la fois respirant mais également assez élastique, ce qui lui permet d’assez bien s’adapter aux contraintes exercées par les pieds durant l’effort, notamment à l’avant. Ce mesh en ripstop est par ailleurs complété par de nombreuses bandes et thermocollages en plastique, que ce soit sur la partie inférieure de la tige ou sur sa partie arrière (notamment celle en bleu foncé). Tous ces éléments viennent donner de la structure à l’empeigne,  que ce soit au niveau du médio-pied, mais surtout à l’arrière. Ils apportent également beaucoup de protection durant l’effort, mais presque de manière superflue. En fait, je me suis demandé s’il n’y en avait pas trop pour une chaussure comme elle, qui est surtout taillée pour le pas trop technique… d’autant que tous ces éléments viennent pas mal l’alourdir! Ils ont par contre le mérite d’offrir d’assez bonnes qualités de maintien à la chaussure, de quoi rassurer les athlètes à la recherche de sensations assez classiques… en particulier d’une tige qui vient bien structurer le bas de leur cheville durant l’effort! 

« Fini le mesh un peu old school, place maintenant à un composé en ripstop qui apparaît à la fois plus fin, aéré et élastique que l’ancien! »

L’empeigne m’a surtout apporté de nombreuses garanties sur le plan de la durabilité, ce qui n’est pas forcément le cas de celle des Supertrac Speed RC. Ici, les composés, et en particulier le mesh semblent vraiment bien résister à l’usure et aux déchirures, et ce même au niveau des plis. La peinture ne s’enlève pas sur les faces externes de la semelle intermédiaire… Bref, la marque suisse a entrepris de nombreux efforts pour améliorer les empeignes de ces nouvelles chaussures de trail en 2024… et on ne peut que s’en réjouir! J’ai enfin trouvé le chausson des Kinabalu 3 assez confortable: les nombreuses bandes en mousse viennent assez bien envelopper les pieds, tout comme la languette sur la partie supérieure. Il y a seulement quelques inserts un peu trop prononcés à l’arrière qui m’ont créé quelques tensions au niveau de la malléole extérieure… mais rien de véritablement rédhibitoire. J’ai par ailleurs apprécié la liberté qu’offre la chaussure aux pieds durant l’effort, notamment à l’avant, sans que la boite à orteils soit non plus trop évasée. Il y a par exemple plus de place que sur des Supertrac 3.0… ce qui est plutôt appréciable de la part d’une chaussure qui se veut avant tout être confortable et globalement taillée pour du long!  

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Ou se les Procurer?

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Hommes Drop: 7 mm Poids: 312 g Hauteur Talon: 29 mm Fit: Standard Version Goretex: Oui Catégorie: Polyvalentes Usages: Moyennes & Longues Distances/ Sentiers peu à moyennement Techniques (Compacts). Prix: 150 euros

Femmes Drop: 7 mm Poids: 297 g Hauteur Talon: 29 mm Fit: Standard Version Goretex: Oui Catégorie: Polyvalentes Usages: Moyennes & Longues Distances/ Sentiers peu à moyennement Techniques (Compacts). Prix: 150 euros

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